Le défunt dirigeant éthiopien, Meles Zenawi, a été inhumé, hier, à Addis Abeba en présence d'une vingtaine de chefs d'Etat africains, de l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice, et des personnalités, comme l'ancien PDG de Microsoft, Bill Gate. La délégation algérienne était conduite par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. Un grand absent : le président de l'Erythrée, Issaias Afeworki, l'ancien compagnon de lutte de Meles contre le régime de Mengistu, devenu son ennemi juré lors de la guerre fratricide entre 1998 et 2000. Le parcours de l'homme d'Etat, installé au pouvoir à la faveur du gouvernement de transition (28 mai 1991-22 août 1995), a connu une ascension fulgurante qui l'a consacré aux commandes de l'Etat. Meles a été successivement élu au poste de Premier ministre, depuis les élections de 1995 et confirmé dans les consultations de 2000 à 2010 pour se consacrer à la reconstruction et au développement économique de son pays. le dirigeant dévoué a forcé le respect pour avoir réussi le pari de la croissance. « Avec Meles Zenawi aux commandes, une génération d'Ethiopiens est sortie de la faim et de la misère », a martelé le président d'Afrique du Sud, Jacob Zuma. « Meles vous a montré la voie à suivre. Je vous en prie, poursuivez cette voie, sa vision est la bonne », a déclaré le président ougandais Yoweri Museveni, citant les efforts entrepris par le pays pour rattraper son retard en matière d'électrification ou d'éducation. Il appartient à son successeur de continuer le défi de la relance. C'est que son successeur, Hailemariam Desalegn, peu connu en dehors de l'Ethiopie, a promis de poursuivre l'œuvre de l'ancien homme fort du pays. « Toutes les initiatives (de Meles) seront développées, tous les plans de transformation (du pays) iront de l'avant », a-t-il déclaré lors des funérailles. « La vision de notre Premier ministre est également la vision de tous les membres de l'EPRDF (coalition au pouvoir), et elle sera mise en œuvre avec la participation active du peuple éthiopien », a assuré M. Hailemariam, 47 ans, ingénieur en hydraulique, et issu d'une communauté minoritaire en Ethiopie. Il a été promu il y a deux ans en tant que vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères. Il occupera jusqu'en 2015 le poste de Premier ministre du deuxième pays le plus peuplé d'Afrique subsaharienne (84 millions d'habitants). Le Parlement éthiopien doit le confirmer dans ses fonctions.