Au moment où la grogne sociale s'amplifie dans la rue palestinienne, la Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement (Cnuced), affirme que les difficultés budgétaires persistantes de l'Autorité sont principalement dues à un manque de souveraineté, aux « fuites » de recettes au profit d'Israël et à un manque à produire et à gagner résultant des mesures imposées par l'occupation. La Cnuced ajoute que la sensibilité de l'économie aux fluctuations de l'aide est, toutefois, la cause de la situation actuelle. Selon ses chiffres, le taux de croissance économique en Cisjordanie a été seulement de l'ordre de 5,2% en 2011.A Ghaza, qui connaît des activités de reconstruction, il a été de 23%, tandis que le PIB réel par habitant dans la bande est resté inférieur de 10% à son niveau de 2005. L'organisation onusienne précise que l'expansion économique, en 2011, est allée de pair avec une diminution des salaires réels et de la productivité de la main-d'œuvre. Elle n'a pas réussi à réduire un chômage élevé qui s'est maintenu à 26%. « L'insécurité alimentaire touche deux Palestiniens sur trois dans les territoires palestiniens occupés, mais elle est particulièrement marquée à Ghaza. Le taux de pauvreté à El Qods-Est est également extrêmement préoccupant », peut-on lire dans le rapport. La Cnuced avertit, enfin, que la diminution de l'aide des donateurs, observée en 2011 et au début de 2012, aura des conséquences socioéconomiques dramatiques. Pour le président du comité des donateurs, le ministre norvégien des Affaires étrangères, Jonas Gahr Stoere, la situation financière du gouvernement de Salam Fayyad est « très grave ». Il a ainsi a indiqué qu'« il y a des problèmes structurels, dont beaucoup sont liés à l'occupation israélienne, qui doivent être résolus pour que l'économie palestinienne devienne viable ». Tels sont les effets de l'occupation israélienne illégale, qui se poursuit dans l'indifférence de la communauté internationale et le prix à payer pour les Palestiniens mobilisés pour assurer, même de manière symbolique, leur entrée solennelle à l'Onu.