la Fédération nationale des boulangers réfute les mesures prises par la Banque algérienne de développement rural (BADR) quant au prêt accordé aux boulangers pour l'achat de groupes électrogènes. Intervenant à l'occasion d'une conférence de presse tenue jeudi au siège de l'UGCAA, M. Youcef Kalafat, président de ladite fédération, a précisé que « le ministère du Commerce a débloqué 300 milliards de centimes pour la réalisation de ce projet sans intérêt ni TVA. L'argent a été transféré à la BADR qui a fait appel aux boulangers désirant l'octroi d'un prêt. A leur grande surprise, les boulangers ont appris que le directeur de la BADR avait auparavant signé deux conventions avec deux entreprises chargées de fournir les groupes électrogènes sans avertir l'UGCAA et la Fédération des boulangers. « La transaction n'est pas légale dans la mesure où les fournisseurs doivent dépendre de l'UGCAA », a dévoilé M. Kalafat. « Ce n'est pas à la banque de choisir où d'imposer des fournisseurs sans contacter l'UGCAA », a-t-il ajouté. Selon lui, les fournisseurs doivent avoir un local et un centre de maintenance pour assurer le service après-vente et garantir le matériel. Pire encore, selon le président de la Fédération nationale des boulangers, « la BADR a poussé le bouchon un peu trop loin ». « Elle a imposé aux boulangers un taux d'intérêts de 7 % sur le prêt et exigé 10.000 DA pour l'étude du dossier », dira t-il. « Cela est contraire aux directives de la tutelle qui a accordé aux boulangers un prêt sans intérêt et sans TVA », a précisé M. Kalafat sur un ton révolté. Pour rappel, sur les 14.000 boulangers recensés à l'échelle nationale, 7.000 ont présenté leurs dossiers de demande de prêt au niveau de la BADR, soit un taux de 50 % de l'effectif ayant postulé pour le crédit de 1 million DA chacun. « Ces dossiers sont toujours bloqués au niveau de la BADR », a-t-il précisé. Pour sa part, M. Salah Souilah, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), a été catégorique. « Nous refusons cette situation et nous rejetons l'offre de la BADR », dira-t-il. « L'UGCAA et la Fédération nationale des boulangers invitent la tutelle, à savoir le ministère du Commerce et celui des Finances à mettre fin à cette situation dont l'intérêt est d'avantager les fournisseurs de la BADR », a-t-il noté. De son côté, M. Abdelkader, chargé de communication au niveau de l'UGCAA, a qualifié la décision de la BADR de « mascarade ». « Nous somme partants pour un crédit bonifié qui ne dépasse pas les 1 %», a-t-il souligné. « La tutelle a été bien claire et la BADR n'a pas à imposer son diktat », dira-t-il. Et d'ajouter : « Dans le cas contraire, nous serons dans l'obligation de revoir et de hausser le prix de la baguette de pain », a averti le même responsable.