Les classements internationaux sur la qualité de l'enseignement et de la recherche scientifique en Algérie ne sont pas forcément des indicatifs fiables, a estimé le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, en marge de sa visite jeudi à Constantine. « Ces classements diffèrent d'un pays à un autre. Nous avons actuellement 1.200 laboratoires et autant de chercheurs », a signalé M. Harraoubia citant l'exemple des universités désavantagées par ce type de classement parce qu'elles n'ont pas reçu de prix Nobel. Aussi, le ministre s'est dit surpris par les écrits et les conclusions de certains qui remettent en cause la politique de l'enseignement supérieur en Algérie. « Il nous reste beaucoup de chemin à parcourir, nous ne sommes qu'au tout début du développement mais le manque de visibilité et de communication de la part de nos établissements est un sérieux problème que nous sommes en train de corriger », précise-t-il. Pour rappel, la première université algérienne a été classée au 4.116e rang mondial. Concernant l'ouverture d'universités privées dans le pays, M. Harraoubia a indiqué que l'université doit répondre aux critères pratiqués dans le monde. « Nous ne refusons pas la création d'établissements privés. Depuis quatre ans c'est devenu possible, à condition de respecter le cahier des charges mis en place », a-t-il précisé tout en signalant que son département n'a reçu, pour le moment, aucune demande d'agrément. Réagissant au mouvement de protestation des étudiants inscrits en master qui contestent le décret n°191 paru le 16 juillet dernier et portant sur les conditions d'accès au doctorat, désormais soumis à un concours et non selon le classement des meilleurs étudiants comme c'était le cas, le ministre a répondu qu'il allait étudier la question et trouver une solution. Au cours de sa visite, M. Harraoubia a procédé à l'inauguration de 2.000 places pédagogiques, 1.000 à l'institut des sciences vétérinaires et 1.000 autres à l'institut de la nutrition, de l'alimentation et des technologies agroalimentaires (Inata). Le ministre a également inspecté les chantiers de la nouvelle ville universitaire, sise à Ali Mendjeli. Il a ainsi indiqué qu'une partie de ce projet sera livrée au cours des prochaines semaines, en attendant, « si tout va bien », la réception de la ville au mois d'avril prochain. Même si les travaux ont connu un sérieux retard, M. Harraoubia était satisfait du taux d'avancement ainsi que de la qualité des équipements et des constructions qui, dit-il, « est exceptionnelle et répond aux normes internationales ».