Les étudiants, déconnectés, remettent en cause l'engagement pris par le ministère de l'Enseignement supérieur. Alors qu'un soulèvement populaire a été signalé dans quatre wilayas pour dénoncer le contexte social, la misère et la pauvreté, les mouvements de protestation des étudiants se multiplient chaque jour davantage, pour les mêmes raisons au sein des cités universitaires. La montée au créneau des étudiants est de plus en plus ressentie, notamment à Constantine. Les étudiants de l'Institut Zouaghi poursuivent leur grève, malgré les assurances du ministère de l'Enseignement supérieur qui est intervenu en démentant l'information selon laquelle le diplôme d'ingénieur d'Etat sera délivré au titre d'ingénieur d'application. La note n'a pas calmé les esprits. Parallèlement, les étudiants de l'Inataa déclenchent, à leur tour, une grève ouverte en signe de protestation contre les propos tenus récemment par le ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, liés justement à la mention «d'Etat» du diplôme d'ingénieur. Les étudiants de la faculté de géologie et de l'Inataa affirment que leur mouvement n'a été dicté par aucune formation estudiantine et menacent d'aller vers des actions plus conséquentes. La situation semblait, hier, prendre des proportions sérieuses. Les étudiants en grève réclament du ministre de l'Enseignement supérieur une déclaration officielle, claire, nette et précise, faute de quoi le mouvement de grève se poursuivra jusqu'à la publication d'un décret officiel. Pour eux, la note qui a été portée à leur connaissance n'est pas valable puisqu'elle ne porte pas la signature du ministre lui-même ni son cachet. Les étudiants exigent également l'engagement du recteur de l'université Mentouri et du directeur de l'Institut Zouaghi pour les futurs géologues et celui de l'Inataa pour les futurs ingénieurs de la nutrition, de l'alimentation et des technologies agroalimentaires. Ce nouveau problème épineux ne reléguera pas au second plan les conditions sociales dans lesquelles vivent les résidents au sein des cités universitaires. Malgré la réception de nouvelles structures, les résidents qui disent vivre dans une situation catastrophique, ne décolèrent pas et le wali a été appelé pour intervenir dans les plus brefs délais auprès des responsables qui ont fait preuve d'un laxisme avéré, selon eux. Au problème d'absence d'équipements dans les chambres, s'ajoute le problème du transport et des conditions pédagogiques.