Une série d'importants projets d'infrastructure de gaz positionne l'Algérie au cœur de la future politique énergétique de l'Union européenne, indique le dernier rapport du bureau "Oxford business group". "Suite aux préoccupations de l'UE vis-à-vis d'une dépendance aux exportations russes, l'Etat nord-africain riche en hydrocarbures a les cartes en main pour accroître ses propres réserves", lit-on dans ce rapport qui met en exergue les capacités de production de gaz de l'Algérie. "L'Algérie est un important fournisseur de gaz naturel des pays du Sud de l'Europe : deux gazoducs relient déjà le pays à l'Espagne et à l'Italie", souligne le rapport qui cite les importants projets de gaz développés par l'Algérie. "Un nouveau gazoduc, le Medgaz, reliant l'Algérie à l'Espagne, devrait être fonctionnel à la mi-2010, et aura une capacité de 8 milliards m3 de gaz par an", écrit ce cabinet conseil londonien. L'Italie, quant à elle, devrait assister l'année prochaine au lancement des travaux d'un nouveau gazoduc, le Galsi, dont la capacité annuelle atteindra également les 8 milliards m3. En attendant, note le rapport, le gazoduc Transmed, qui approvisionne l'Italie via la Tunisie, devrait voir sa capacité actuelle de 27 milliards m3 passer à 34 milliards m3 d'ici la fin de l'année. Selon le rapport, "si l'on inclut les 12 milliards m3 acheminés par le gazoduc Maghreb-Europe, l'Algérie pourrait exporter 62 milliards m3 de gaz par an vers l'Europe, au cours des cinq prochaines années". Tout en rappelant le problème de l'interruption de l'approvisionnement de l'Europe en gaz russe suite à un différend qui a éclaté l'année dernière entre la Russie et l'Ukraine, le rapport relève que les pays de l'UE se sont fixé comme "priorité croissante" de trouver d'autres fournisseurs de gaz naturel, la Russie n'étant plus un fournisseur aussi fiable que par le passé (actuellement, un tiers des importations européennes proviennent de Russie, soit environ 150 milliards m3 par an). Pour ce bureau, les deux nouveaux gazoducs en cours de construction permettront à l'Algérie de tirer profit de la tendance géopolitique. "Cependant, note-t-il, la signature d'un récent accord pourrait même avoir des retombées plus importantes et l'Etat nord-africain pourrait finir par devenir une plaque tournante gazière pour l'Europe". Début juillet dernier, rappelle le rapport, suite à la signature d'un accord avec le Nigeria, le Niger et l'Algérie, à Abuja, le feu vert a été donné à un projet de longue date : la construction d'un gazoduc transsaharien. Le gazoduc de 4.128 kilomètres reliera le Nigeria à l'Algérie et acheminera jusqu'à 30 milliards m3 de gaz par an vers le réseau euro-algérien. Les appels d'offres pour ce projet d'une valeur de 10 milliards de dollars devraient être lancés avant la fin de l'année, selon Oxford Business. L'Algérie, note le rapport, cherche non seulement à accroître sa capacité d'acheminement, mais vise également à augmenter l'exploitation de ses importantes réserves de gaz. Suite à l'appel d'offres relatif à des blocs d'exploration lancé l'année dernière (...), le gouvernement algérien a récemment annoncé le lancement d'un nouvel appel d'offres pour l'octroi de dix contrats d'exploration dans le Sahara. Jusqu'à présent, 74 sociétés ont été préqualifiées pour ce nouvel appel d'offres et la Sonatrach espère assurer un financement de 2,8 à 3,5 milliards de dollars, écrit Oxford Business. D'après certains analystes cités dans le rapport, "le bas prix du pétrole lors du précédent appel d'offres a joué un rôle important, et les partenaires internationaux devraient se montrer plus gourmands suite à la récente augmentation du prix de l'or noir".