L'entrée en service du Galsi, gazoduc qui reliera l'Algérie à l'Italie, interviendra en 2014, avec deux ans de retard sur le calendrier initial, a annoncé lundi Roberto Poti, le président du consortium chargé de la réalisation de ce projet. Ce retard est dû à un changement de parcours, selon la même source. Le projet définitif devrait être approuvé en 2010 avant le démarrage des travaux. Le consortium Galsi est composé notamment de Sonatrach et des groupes italiens Edison et Enel. L'investissement prévu pour ce projet est de 3 milliards d'euros. L'entrée en service du Galsi va permettre à l'Algérie d'exporter 8 milliards de m3 de gaz par an vers l'Italie. Cette annonce intervient quinze jours après celle concernant le retard dans le projet Medgaz. Le lancement commercial du gazoduc algéro-espagnol a été en effet repoussé au mois de juin 2010, a indiqué le 9 novembre un porte-parole du consortium Medgaz. Initialement, la mise en service du gazoduc algéro-espagnol était prévue pour le début de l'année 2010, selon les prévisions des entreprises membres du consortium Medgaz. Il faut savoir que le projet est inscrit dans la liste des projets d'intérêts prioritaires par la Commission Européenne. Il permettra également à l'Algérie d'augmenter ses exportations de gaz vers l'Europe. Pour rappel, un récent rapport du cabinet de consulting britannique, Oxford Business Group, indique que grâce à sa proximité de l'Europe, ses grandes réserves de gaz et la réalisation de nombreuses infrastructures gazières, l'Algérie est sur la voie de conforter davantage sa place parmi les principaux fournisseurs de l'Union européenne en gaz dans les années à venir. La montée en flèche de la demande sur le GNL est largement tirée, notamment, par l'Union européenne, où la production locale de gaz est en déclin conjuguée à une tension générée par le conflit entre l'Ukraine et sa voisine la Russie. Tout cela a fait en sorte que l'Algérie occupe une place privilégiée dans la politique énergétique européenne. Selon ce rapport, une série d'importants projets d'infrastructure de gaz positionne l'Algérie au cœur de la future politique énergétique de l'Union européenne (UE). Suite aux préoccupations de l'UE vis-à-vis d'une dépendance aux exportations russes, l'Algérie a les cartes en main pour accroître ses propres réserves. Les pays de l'UE se sont fixé comme priorité croissante de trouver d'autres fournisseurs de gaz naturel. Le rapport cite les efforts consentis par l'Algérie afin d'accroître ses propres réserves en gaz naturel ainsi que les investissements entrepris pour le renforcement de sa commercialisation. Deux gazoducs, Transmed et Enrico Mattei relient déjà le pays à l'Espagne et à l'Italie. Toutefois, un nouveau gazoduc de 200 kilomètres, le gazoduc Medgaz, reliant l'Algérie à l'Espagne, devrait être fonctionnel à la mi-2010, et aura une capacité de huit milliards de m3 de gaz par an. L'Italie, quant à elle, devrait assister, l'année prochaine, au lancement des travaux d'un nouveau gazoduc, le Galsi, dont la capacité annuelle atteindra également les huit milliards de m3. En attendant, le gazoduc Transmed, qui approvisionne l'Italie via la Tunisie et la Sardaigne, devrait voir sa capacité actuelle de 27 milliards de m3 passer à 34 milliards de m3 d'ici la fin de l'année. Si l'on inclut les 12 milliards de m3 acheminés par le gazoduc Maghreb-Europe, l'Algérie pourrait exporter 62 milliards de m3 de gaz par an vers l'Europe, au cours des cinq prochaines années. Selon l'OBG, les deux nouveaux gazoducs en cours de construction permettront à l'Algérie de tirer profit de la tendance géopolitique. Samira G.