Intervenant au débat général de la 67e Assemblée générale de l'ONU, M. Medelci a rappelé que les pays de la région du Sahel font face à des risques et menaces qu'attestent un regain du terrorisme dans ses manifestations les plus violentes et ses interconnections avec les fléaux du crime organisé, du trafic de drogue et d'armes. C'est dans ce contexte, a-t-il expliqué, que s'inscrit la situation complexe du Mali, dont la crise menace sérieusement la sécurité des pays du Sahel alors que ses racines plongent dans les affres du sous-développement. Dans ce sens, le chef de la diplomatie algérienne a soutenu qu'en concertation avec l'Union africaine, la Cédéao et les autres acteurs régionaux concernés, « l'Algérie œuvre, dans le cadre opérationnel convenu par les pays du champ (Algérie, Mali, Niger, Mauritanie), à une solution pacifique et durable de cette crise ». S'exprimant sur la situation régionale en général, le ministre des Affaires étrangères a affirmé que l'Algérie apporte sa contribution au processus démocratique, à l'Etat de droit et au développement, ajoutant que la promotion, notamment de la sécurité alimentaire, des infrastructures routières et de l'énergie sont autant de domaines de coopération avec les pays du Maghreb et du Sahel, en particulier. L'Algérie, a-t-il poursuivi, salue les récents changements en Afrique du Nord et au Moyen-Orient voulus par les peuples en quête de démocratie. Attachée à l'autodétermination des peuples et au respect mutuel entre les nations, a ajouté M. Medelci, l'Algérie condamne toute violence et répression d'où qu'elles viennent et continue de croire que le dialogue et la négociation demeurent des moyens privilégiés pour le règlement des différends. M. Medelci a réitéré, à cet égard, que l'Algérie plaide pour que « le peuple du Sahara occidental exerce son droit à l'autodétermination ». « Nous exhortons le Maroc et le Front Polisario à s'engager, de bonne foi, dans des pourparlers formels, sous l'égide des Nations unies, afin de parvenir à une solution juste et durable, répondant aux normes de la légalité internationale », a-t-il insisté. Lors de son intervention, M. Medelci a, également, évoqué la situation en Syrie, soulignant que l'Algérie, qui fait partie du comité de la Ligue arabe chargé du suivi de la crise syrienne, a soutenu M. Kofi Annan, envoyé spécial conjoint de l'ONU et de la Ligue arabe sur la Syrie, et fera de même avec son successeur, M. Lakhdar Brahimi, en appuyant sa mission visant une « issue pacifique et rapide ». Abordant le conflit israélo-palestinien, M. Medelci a indiqué que l'Algérie estime que le temps est venu pour que la Palestine soit pleinement représentée au sein de l'ONU, ajoutant que l'exercice du droit du peuple palestinien à la souveraineté et à l'autodétermination est « la condition sine qua non d'une paix juste et durable au Moyen-Orient, empêchée par la politique d'occupation israélienne ». A partir de la tribune de l'ONU, le ministre des Affaires étrangères a saisi l'occasion pour soulever aussi la question de l'islamophobie au sujet de laquelle il a souligné que « la stigmatisation de l'islam et des musulmans heurte les droits de l'Homme ». « Les événements tragiques provoqués par un film vidéo infâme, un de plus, à l'égard de l'islam et de son prophète, est condamnable à plus d'un titre. De la même manière, l'Algérie condamne les actes de violence perpétrés contre les personnels et les locaux diplomatiques, vecteurs des relations d'amitié et de coopération entre les peuples », a-t-il soutenu. Dans ce sens, il a fait savoir que l'Algérie propose le lancement d'une initiative, sous l'égide de l'ONU, chargée d'identifier les voies et moyens visant à prévenir et organiser la riposte « pour enrayer ces manifestations haineuses qui mettent en péril la paix et la sécurité internationales ». Devant l'Assemblée générale de l'ONU, M. Medelci a abordé, en outre, les réformes multidimensionnelles menées par l'Algérie en soulignant qu'un nouvel élan a été impulsé par le président Abdelaziz Bouteflika au programme des réformes « pour approfondir le processus démocratique, l'Etat de droit et la promotion de la femme ». L'Algérie, qui « a progressé politiquement, économiquement et socialement en veillant aux libertés démocratiques, entend poursuivre ses efforts et sa politique fondée sur le principe de l'égalité des chances, inscrit dans la Constitution », a-t-il affirmé. D'ailleurs, a-t-il rappelé, cette démarche, qui a permis à l'Algérie d'atteindre, globalement, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) avant 2015, lui a valu « d'avoir été choisie pour faire partie des 50 pays sélectionnés par l'ONU pour des consultations sur les OMD et l'agenda du développement post-2015 ». Dans son intervention, M. Medelci a également évoqué les questions relatives, notamment au ralentissement actuel de l'économie mondiale et à la nécessité d'une réforme des instances de l'ONU.