L'islamophobie ainsi que les questions relatives à la crise au Sahel et au Mali, à la Syrie et au conflit israélo-palestinien ont été les principaux points abordés par l'Algérie lors de la réunion ministérielle de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) tenue vendredi à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. Abordant la question de l'islamophobie, le représentant de l'Algérie a souligné que la persistance de comportements et d'actes islamophobes, souvent commis par des extrémistes, nuit à la coexistence entre les peuples ainsi qu'à la paix et la sécurité internationale. Dans ce sens, il a affirmé que la production et la diffusion récente d'un film blasphématoire à l'égard du Prophète Mohammed (QSSSL) ''résonne comme un aveu de faiblesse d'individus et de groupuscules agissants, animés par la xénophobie et la haine.'' En conséquence, a-t-il poursuivi, ''l'Algérie condamne ces provocations aussi racistes qu'irresponsables comme elle condamne avec la même force les attaques contre les missions et les personnels diplomatiques et consulaires qui sont le symbole de la paix et de l'amitié entre les peuples.'' L'Algérie propose qu'un processus soit initié au niveau des Nations unies afin d'examiner les voies et moyen à même de prévenir et de combattre la diffamation des religions, a-t-il fait savoir. Abordant le terrorisme, le représentant de l'Algérie a déploré qu'en dépit des succès remportés par la communauté internationale dans sa lutte contre ce fléau et le crime organisé, ces derniers continuent de représenter une menace constante à la paix et à la sécurité régionale et internationale et à la stabilité des Etats. Rappelant que dans sa région, l'Algérie a engagé depuis trois ans, avec les autres pays du champ, une importante initiative régionale de prévention et de lutte contre le terrorisme au Sahel, la délégation algérienne a souligné que ce dispositif a permis la mise en place de mécanismes de coopération politique et opérationnelle entre les pays concernés et le lancement de processus de coopération avec des partenaires internationaux. Toutefois, les craintes que l'Algérie n'a cessé d'exprimer quant aux menaces qui guettent la région sont aujourd'hui confirmées par la grave crise qui secoue le Mali, a-t-elle indiqué. Dans ce sens, la délégation a assuré que l'Algérie, qui partage avec le Mali une longue frontière, oeuvre pour contribuer à la mise en £uvre d'une solution pacifique à la crise de ce pays à travers le lancement d'un dialogue politique entre les parties prenantes maliennes, dont la finalité est la réconciliation nationale et le recouvrement de l'intégrité territoriale du pays. Concernant le Moyen-Orient, le représentant de l'Algérie a observé que l'impasse du processus de paix s'accompagne de la poursuite de l'occupation et de la politique d'agression israélienne contre le peuple palestinien. Il est temps, a-t-il soutenu, pour que la communauté internationale se mobilise afin d'imposer le respect du droit international, des résolutions de l'ONU au Moyen-Orient et en Palestine en particulier, ajoutant que les membres de l'OCI ont un rôle de premier ordre à jouer en ce sens. Par ailleurs, le même intervenant a indiqué que l'Algérie salue les changements démocratiques intervenus récemment dans certains pays islamiques, changements qui traduisent les aspirations de leurs peuples à plus de liberté, de justice et de développement. ''Nous sommes, néanmoins, interpellés individuellement et collectivement pour répondre à cette double exigence que la satisfaction des aspirations légitimes des peuples tout en veillant à la préservation de l'unité et de la souveraineté de nos pays des tentatives d'ingérence étrangère'', a-t-il insisté. Au sujet de la Syrie, la délégation algérienne a soutenu que l'Algérie appelle à un règlement politique à cette crise à travers le dialogue entre les parties syriennes. C'est pourquoi, a-t-elle poursuivi, elle continuera d'apporter son soutien à la mission de M. Lakhdar Brahimi comme elle l'avait fait pour son prédécesseur.