Le problème soulevé depuis 2010 par la fédération nationale des récupérateurs et exportateurs des déchets ferreux et non ferreux, relatif à la suspension de l'activité de l'exportation, est désormais sur la table du Premier ministère. Une semaine après le dépôt de la demande d'audience, ladite fédération a eu une réponse favorable. En effet, ses dirigeants ont été reçus dimanche dernier par le conseiller du Premier ministre, Brahimi, qui l'a fait savoir à M. Ahmed Chenine, chargé de l'information de la fédération. Une occasion qui a permis à celle-ci d'évoquer les conséquences de la décision de la suspension appliquée depuis trois années. « Nous étions très surpris du fait que le Premier ministère nous ait répondu rapidement. Nous sommes très satisfaits de la rencontre avec son conseiller. Il a écouté attentivement nos doléances et a promis de les transmettre au Premier ministre », a-t-il précisé. Selon M. Chenine, le conseiller de M. Sellal a expliqué aux membres de la fédération que la suspension de l'activité de l'exportation des déchets ferreux et non ferreux « s'inscrit dans le cadre de la lute contre la fraude et la corruption ». Un argument qui n'a guère convaincu les membres de la fédération. Dans ce contexte, la fédération a fait observer au conseiller que la fraude est un phénomène qui touche tous les secteurs sans exception. Aussi, la fédération a demandé d'insérer la relance de l'activité de l'exportation dans le cadre de la loi de finances pour 2013 et a proposé d'effectuer des opérations ciblées pour contrecarrer les fraudeurs. « La décision de suspension est radicale. Nous refusons que tout le monde soit pénalisé », a-t-il dit avant d'enchaîner : « Dans une économie libre, l'Etat devra assurer un rôle de régulateur et ne doit pas intervenir. Nous avons demandé à ouvrir la porte de l'exportation des déchets ferreux et non ferreux et de faciliter la vente localement ». L'autre suggestion faite par la fédération concerne la mise en place d'une commission mixte constituée des membres des ministères du Commerce, des Finances, de l'Industrie et de l'Environnement et d'un représentant des 40 000 travailleurs qui exercent dans cette activité. « Cette commission devra assurer les missions de contrôle, de suivi et de concertation », précise M. Chenine. Au cours de la rencontre avec M. Brahimi, la délégation de la fédération a dénoncé la « pression » exercée par certaines entreprises étrangères exerçant dans ce créneau. M. Chenine a cité, à titre d'exemple, l'aciérie turque installée à Oran. « Celle-ci nous pousse à brader notre marchandise en fixant le prix du kilo de ferraille à 5 DA alors que le cours actuel à l'international varie entre 25 et 30 DA », a-t-il déploré tout en précisant que près d'un million de tonnes sont bloquées. Le représentant de M. Sellal a demandé, selon M. Chenine, à la fédération de fournir un dossier complémentaire dans lequel elle exposera « les pratiques de monopole des sociétés étrangères sur l'activité ».