Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ? Je suis un artiste sensible à toutes forme d'art particulièrement la danse. A ce sujet, j'ai découvert la photographie au début des années 90. Je puise mes premiers sujets de ma collaboration avec des compagnies de danse américaines, tant sur des projets personnels que commerciaux. Aujourd'hui, j'effectue des voyages un peu partout dans le monde où je développe des projets personnels, en assurant la couverture de festivals de danse, et en animant des ateliers photographiques. D'où vous vient votre inspiration ? J'aime beaucoup la danse. J'adore le mouvement. Même si je ne suis pas un danseur professionnel, cela ne m'empêche pas de verser dans ce domaine par le biais de la photo. Qu'est-ce qui vous plait le plus, prendre des photos de danse où mettre en avant le talent ? J'aime les deux. Ce qui m'intéresse beaucoup plus, c'est en fait la personnalité, les gens, l'échange, le contact et aussi d'essayer de découvrir les sens et l'âme des gens que je rencontre. Mes photos ne sont pas que de simples images mais ce sont des portraits de danseurs. Utilisez-vous un matériel photo spécial pour la danse ? Et dans quelle catégorie classez-vous vos photos ? Pour les photos noir et blanc, j'utilise un matériel qui n'est pas propre à la danse, «moyen format». Celui-ci développe des négatifs plus grands que les 35 mm, ce qui permet de faire des agrandissements. Quant aux photos de scène, je les réalise à l'aide d'un appareil photo numérique. La photographie doit-elle, dans la danse, être porteuse de message ? Bien évidemment. Toute œuvre artistique doit être porteuse de message et d'émotions. J'essaye dans mon travail de capter au maximum le mouvement et les émotions. Vos photos sont très fortement contrastées, pour quelles raisons ? Je suis épris des lignes photographiques fortes. C'est pour cela que je photographie souvent les danseurs sur un fond blanc. Cette pratique me permet de travailler sur une construction graphique. Sans que vous nous donniez votre recette, quel post traitement appliquez-vous et quel logiciel utilisez-vous ? Au fait, je n'applique aucun traitement vu qu'aujourd'hui tout est réalisé d'après un tirage numérique, j'utilise donc Photoshop comme l'ensemble des photographes. Il n'y a pas de retouches très fortes, c'est-à-dire, je ne compose pas des photos. Par la recherche permanente de formes et couleurs purement esthétiques, comment pourriez-vous définir votre travail photographique ? Je cherche à capturer toujours des accidents, des faits inopinés. Je ne vous cache pas, je prends beaucoup de photos. A titre illustratif, je capte mille photos pour un spectacle d'une demi-heure alors que j'en tire à la fin de mon travail qu'une seule image à cause de la vitesse du mouvement. Vous partagez votre temps entre Paris, l'Afrique de l'Ouest, le Brésil et New York où vous développez des projets personnels. Confirmez-vous les rumeurs qui disent que vous allez ouvrir une école de photographie ? J'admets que c'est une bonne initiative mais ce sont des rumeurs. Je donne, par contre des ateliers de formation au profit de jeunes apprentis. Je mets mon expérience au service des jeunes, car j'adore transmettre mes connaissances, mon savoir sur la danse que j'ai adoptée et qui a façonné ma perception du monde et de ma vie. Où en est votre projet d'écriture d'un livre autour de la danse africaine et des portraits de personnalités et d'artistes africains ? Cet ouvrage s'intitule «Afrique, danse contemporaine». Je l'ai réalisé en collaboration avec Salia Sanou et Dominique Fretard. Il a été publié en France, il y a un an et demi aux éditions «Cercle d'art» et le Centre national de la danse. Ce livre a été bien distribué. Il a enregistré des échos favorables. La preuve, le stock sera bientôt épuisé. Actuellement, je continue à travailler sur le projet d'une exposition de portraits de personnalités et d'artistes africains. Des projets en vue ? Je compte durant mon séjour à Alger réaliser des portraits de chorégraphes, dans le cadre des ateliers de formation sur la danse contemporaine. J'expose actuellement des portraits de danseurs au Benin. Un dernier mot … Je suis très content de revenir à Alger. J'ai découvert cette belle ville il y a trente ans. Je suis sous le charme de son accueil, de l'ambiance, de son art culinaire. C'est formidable !