Tout en affirmant qu'il est prêt à participer à une force militaire internationale au nord du Mali, Blaise Compaoré, le président burkinabé, et, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, pousse au dialogue. Il demandera dans « les tout prochains jours » au président malien, qui est aussi partisan de négociations de créer la structure nationale chargée de promouvoir le dialogue qu'il a promis et de former la délégation qui va pouvoir discuter, au nom et pour le compte de l'Etat malien, avec les groupes armés. Parmi les conditions qui seront posées à ces derniers, figurent la préservation de l'intégrité territoriale du pays et la démarcation de l'extrémisme et du terrorisme. « Ce cadre, qui est évoqué depuis des mois, déterminera, selon Djibrill Bassolé, le ministre burkinabé des Affaires étrangères, l'agenda des pourparlers inclusifs devant aboutir à l'établissement d'un accord global définitif de paix, de stabilité et de développement ». Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), qui a pris le contrôle du nord du Mali, dans la foulée du coup d'Etat du 22 mars à Bamako, avant d'être balayé par les islamistes serait prêt à s'asseoir autour d'une table pour « discuter des causes qui ont induit cette crise ». Ibrahim Ag Mohamed Asseleh, l'un de ses membres a averti que son mouvement pourrait s'allier aux groupes islamistes en cas d'intervention ouest-africaine. Il a remis au président Compaoré sa plate-forme pour un règlement politique de ce conflit qui risque d'embraser tout le Sahel. « Dans la plate-forme, nous revendiquons notre droit à l'autodétermination, ce qui ne veut pas dire sécession. C'est le droit à la vie, à la santé, à l'éducation, les droits politiques et le droit à l'expression », révèle le représentant de la délégation de l'Azawad, à l'issue de cette rencontre à Ouagadougou. Bassolé dit avoir retenu de cette plate- forme, une « volonté clairement exprimée de s'engager dans un processus de dialogue politique ». Ançar Dine, d'obédience salafiste, serait prêt, lui aussi, à s'éloigner d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du mouvement pour l'unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Principale pomme de discorde avec Bamako : sa détermination à instaurer la charia. A en croire Sanda Ould Boumama, son représentant à Tombouctou, son mouvement veut rechercher avec Bamako une solution négociée, loin des interférences de certains pays de la Cédéao qui ont un agenda guerrier. De son côté, François Hollande, le président français, a estimé, vendredi, que « nul ne fera obstacle » au Conseil de sécurité, à une résolution autorisant l'envoi d'une force au Mali, que la France est prête à appuyer sans, toutefois, engager elle-même des hommes. Au grand dam de Paris, Nouakchott et Niamey sont d'accord sur « l'importance du dialogue » pour trouver une solution à cette crise malienne, « dans le cadre du respect de l'unité et de l'intégrité de ce pays ».