Si le printemps rime avec renouveau, la culture rime avec bourgeon sans lequel l'hiver persistera dans le manque flagrant de création. Le livre et le cinéma s'avèrent être deux segments nécessaires pour faire ménage dans la vie culturelle qui ne demande qu'à être relancée sous l'autel d'une panne post-mortem. Dans la foulée du timide débat sur l'avenir du cinéma algérien, les salles de spectacles emplissant jadis le monde cinéphile retrouvent langue pour leur retour sur scène. Ils viennent d'être défendus crânement dans l'hémicycle avec promesse d'être réhabilités avec une spectaculaire rallonge de la distribution de films algériens et étrangers permettant au public algérien de renouer romance avec le 7e art. Une bonne nouvelle virtuelle qui demande à être suivi d'effets dans le cadre de la promotion de l'art et de l'industrie cinématographique... Il y a aussi le livre qui manque tant à notre culture. Pour ce faire, il aura fallu plus de 17 Sila (Salon international du livre d'Alger) pour décider de la problématique du livre, en particulier des maisons d'édition qui se plaignent d'un statut particulier très contraignant, car ne bénéficiant guère d'avantages fiscaux et bancaires dus à leur rang d'entreprises de production et non de services. La culture vient par à-coups de subir un check-up politique pour redevenir le patient privilégié d'une revendication populaire au même titre que l'enseignement et la santé. Les mille et une salles de cinéma promues pour leur réhabilitation attendent preneurs, les investisseurs dans l'industrie du cinéma n'ont toujours pas répondu à l'appel d'adjudication qui manque tant. Il faudra tout de même un sacré bon ménage pour déblayer le chemin vers les feux de la rampe. L'entrée des artistes marquée par un trop long hiver continue de subir la lèpre des murs en attendant Godot. Pour la énième fois, le pari est lancé afin d'en découdre avec une bien morose prestation anti-culturelle et redonner vie aux salles de cinéma en Algérie. L'entracte ne fait que commencer, il suffira de braquer les lampions sur les sombres salles de spectacles pour réanimer le septième dormant.