Le tribunal correctionnel de Sidi M'Hamed a condamné le directeur de la chaine télévisée amazighe (chaine 4), L. Saïd, à une peine de 6 mois de prison avec sursis, assortie d'une amende de 50.000 DA et de 100.000 DA à titre de dommage et intérêts pour les victimes. Le procureur avait requis contre lui une année de prison ferme et une amende de 500.000 dinars. Le mis en cause était poursuivi pour harcèlement sexuel, attouchements et brimades dont auraient été victimes deux journalistes et une scripte. « Il s'agit d'une victoire morale. L'inculpé a été condamné pour un délit grave », estiment les victimes en réaction au verdict. Les faits de cette affaire, la première du genre, remontent au mois de juillet, lorsque des journalistes de la télévision amazighe, dont une veuve, ont décidé de saisir la justice « pour mettre fin aux dépassements du directeur général de la chaîne 4 ». « On a subi du chantage, la censure et des pressions de la part de ce responsable qui nous harcelait moralement et sexuellement », a dénoncé une des victimes à la barre.La présidente de la Commission des femmes travailleuses et de l'Association pour l'émancipation de la femme (AEF), Soumia Salhi, a déclaré, hier, à la sortie du tribunal que « le verdict est une victoire pour ces travailleuses, mais aussi pour toutes les femmes victimes de harcèlement ». Mme Salhi a salué également la mobilisation des associations et le courage des témoins qui ont appuyé les victimes. Un comité de soutien a été créé pour soutenir les femmes victimes de harcèlement. Le procès s'est déroulé en présence de plusieurs journalistes de différents organes et des militants des droits de l'Homme. Pour rappel, le directeur a été relevé de ses fonctions au lendemain du procès qui s'est tenu au tribunal correctionnel de Sidi-M'hamed d'Alger.