M. Valls a qualifié d'« exceptionnellement fructueux » son déplacement à Alger, qui s'inscrit dans le cadre de la préparation de la venue, début décembre prochain, de François Hollande. Lors de cette visite, il a été procédé à l'évaluation de la situation sécuritaire et de tout ce qui a été entrepris dans le cadre de la coopération bilatérale entre les ministères de l'Intérieur des deux pays, que ce soit au niveau des échanges ou de la coopération entre les services de police, la Protection civile et la gendarmerie ainsi que les échanges dans le cadre de la formation du personnel des collectivités locales et tout ce qui a trait à la modernisation de l'administration. La situation sécuritaire, la circulation des personnes, l'organisation de l'administration, le fonctionnement des services publics, l'échange d'expériences ont été, également, évoqués, lors de cette visite. Sujet brûlant : la crise malienne. M. Manuel Valls ne veut plus entendre parler de « divergences » entre les deux pays. Bien au contraire. Il a indiqué que la France et l'Algérie ont souligné leur convergence de vue, notamment sur deux points majeurs : l'intégrité territoriale du Mali et la lutte contre le terrorisme. « Avec nos amis algériens, nous partageons deux objectifs : que le Mali retrouve son intégrité territoriale et la nécessité de poursuivre la lutte contre le terrorisme », dit-il, non sans souligner que l'Algérie a payé un lourd tribut dans sa lutte contre le fléau. « A partir du moment où nous sommes d'accord sur ces deux objectifs, nous sommes d'accord sur l'essentiel », a ajouté M. Valls. Il a salué, dans le même contexte, le fait que la diplomatie algérienne ait apporté son soutien à la résolution adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies, relative à la situation au Mali. Selon le ministre français, la résolution 2071 porte sur un élément essentiel, à savoir un processus politique et un dialogue pour résoudre la crise malienne. « Alger a toujours privilégié cette approche », soutient-il. « Cette résolution marque, dans un premier temps, clairement, la volonté de voir un processus politique au Mali, à même de lui permettre de retrouver son intégrité territoriale et, en même temps, l'ouverture d'un dialogue politique ainsi que le refus du terrorisme », souligne Valls. Concernant la situation qui prévaut au nord du Mali, le ministre français de l'Intérieur a relevé l'existence de causes « qui ne sont pas nouvelles » et qui sont « propres au Mali lui-même ». Il y a aussi les conséquences de « la situation en Libye et l'argent de la drogue et des prises d'otage », a-t-il dit. « Tout cela crée un contexte tout particulièrement périlleux, vu la place que ces groupes terroristes ont pris, les actions qu'ils mènent et les menaces qu'ils lancent, mais surtout le fait qu'aujourd'hui un Etat (le Mali) soit amputé d'une partie importante de son territoire », a précisé M. Valls. Le ministre français s'est, également, exprimé, sur l'accord bilatéral de 1968 relatif, entre autres, à la circulation, à l'emploi et au séjour des ressortissants algériens et de leurs familles. Pas de remise en cause. « L'accord est là. Il existe. Il ne s'agit pas de le remettre en cause », martèle-t-il. Et de soutenir que le dialogue et la bonne volonté sont présents, deux éléments essentiels pour avancer et trouver les solutions appropriées. Sur la question des biens immobiliers, Manuel Valls estime que les choses avancent. Sur les grands dossiers relevant de la diplomatie, le ministre français dira que son pays a besoin de l'Algérie. « La France à besoin de l'expérience du président Bouteflika. Nous avons besoin de l'expérience de l'Algérie et de sa connaissance du terrain, notamment dans la région », rélève-t-il. Pour clore, il dira que « nous avons évoqué toutes les questions, sans tabou, ni langue de bois et ce, avec la volonté de bâtir un présent rassurant et un avenir meilleur. Nous devons avancer pour trouver des solutions concrètes ».