Le ministère du Commerce, en partenariat avec le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, vient d'instaurer une mesure, transmise aux walis, pour sommer les commerçants de produits alimentaires de première nécessité, tels les boulangeries et les marchands de fruits et légumes, de s'organiser dans des permanences pour assurer le service minimum durant les jours de l'Aïd El Adha. « Cette mesure est une première. Elle est instaurée en préparation de l'application du décret exécutif relatif aux permanences que doivent assurer les commerçants durant les fêtes nationales et religieuses. Le décret est actuellement en débat au niveau du gouvernement. Sa mise en vigueur est une question de temps », a indiqué M. Tifour, chargé de la communication au ministère du Commerce, en annonçant que ce décret serait probablement appliqué à partir du 1er novembre. Cette mesure, qui appelle à être appliquée, n'est pas du tout du goût des commerçants. C'est ce qu'affirme, du moins, Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens). Selon lui, cette directive qui, semble-t-il, implique des sanctions, met le commerçant entre deux feux. D'un côté, la tutelle qui lui impose des permanences et d'un autre, ses employés désireux de rejoindre leurs familles durant l'Aïd. « Les travailleurs menacent même de saisir l'inspection du travail si leurs employeurs les obligent à travailler durant l'Aïd. Quant aux employeurs, ils ont peur de sanctions s'ils n'appliquent pas cette mesure, bien qu'il ne puisse y avoir de sanctions puisque le décret exécutif régissant les permanences n'existe pas encore », fait-il savoir. Chose que confirme aussi le chargé de communication du ministère du Commerce qui, tout en soulignant la fermeté de cette mesure, reconnaît que parler de sanctions est prématuré tant que le décret exécutif n'est pas promulgué. « Dans le pire des cas, signale le porte-parole de l'UGCAA, les commerçants désignés assureront la permanence mais sans pour autant vendre quoi que ce soit ». Ceci concerne surtout les boulangeries qui, en l'absence des travailleurs, ne pourront pas fabriquer de pain. « Les boulangers ouvriront donc leurs commerces sans pour autant fournir du pain. Ce qui revient au même », conclut-il, en confiant que l'UGCAA compte proposer des solutions à ce problème lors de la conférence de presse qu'elle organisera, aujourd'hui, à Alger.