A la veille de l'Aïd El Adha, tous les commerces sont pratiquement fermés et les services publics, quasiment absents. Les fêtes religieuses riment, désormais, avec ville déserte et absence d'activité économique. Malgré les mesures prises par les pouvoirs publics pour instaurer un programme de permanence pour les commerçants dans le but d'assurer le service minimum, aucune mesure n'est respectée et une désorganisation totale est constatée. Cette situation récurrente et désolante à la fois perturbe plus d'un et interpelle les hauts responsables à prendre des mesures rigoureuses. Interrogé par nos soins hier, Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) incombe cette situation au fait que la plupart des commerçants et boulangers soient originaires des wilayas de l'intérieur du pays. «Les fêtes religieuses sont des fêtes à partager en famille, ce qui fait que tous ces travailleurs rejoignent les leurs quelques jours», a-t-il estimé. Certains commerçants et artisans boulangers ont, faut-il le préciser, quitter la capitale dès mercredi dernier, afin d'éviter les interminables bouchons sur l'autoroute. D'autres feront le pont pendant une semaine, suivant le poste qu'ils occupent, pénalisant ainsi les Algérois. M. Boulenouar pense que l'absence d'une loi qui régit l'activité commerciale durant les périodes de congés et des fêtes religieuses ou autres est à l'origine de ce manque de «loyauté» de la part des commerçants. Le même intervenant rappelle qu'un projet de loi portant réglementation du secteur existe au niveau du ministère du Commerce, mais qui n'est malheureusement pas mis en vigueur. Il a fait savoir, dans ce cadre, que c'est son organisation qui a toujours insisté sur l'importance de la mise en place de ladite réglementation. Pour sa part, l'UGCAA a lancé un appel à ses bureaux locaux, pour lancer une campagne de sensibilisation en direction des commerçants. «Plus des deux tiers des boulangers, soit 4000 à 5000 se sont engagés d'ores et déjà à assurer le service minimum à partir du deuxième jour de l'Aïd», rassure le porte-parole de l'UGCCA, qui ajoute que la moitié du nombre des boulangers que compte le pays, soit 13 000, ont décidé de doubler leur production, à la veille de l'Aïd, pour parer au manque. En ce qui concerne le transport en commun, notre interlocuteur a fait savoir d'une part, que le transport public sera renforcé durant la fête de l'Aïd. D'autre part, il a souligné que la moitié des taxis ont «promis» de travailler à partir du deuxième jour.