Les chauffeurs et receveurs de bus, de métro et tramway ont donc décidé de passer à l'action. Si les travailleurs du métro et du tramway ont assuré le service minimum, la circulation des bus, par contre, a été quasiment paralysée jusqu'à la fin de l'après-midi. La direction a fait appel à des chauffeurs contractuels. Pour le représentant des travailleurs, Djamel Aït Medjane (révoqué de l'entreprise), cette grève illimitée vient suite au sit-in observé dans la matinée d'avant-hier au niveau du siège de l'UGTA « qui n'a abouti à aucun résultat ». Les grévistes exigent l'application de la convention collective de l'entreprise, non appliquée depuis 1997 et le départ du SG du syndicat de l'Etusa ainsi que la réintégration des travailleurs licenciés. « Les droits des travailleurs sont bafoués y compris par le syndicat de l'entreprise », affirment les protestataires en précisant que le SG demande la révision de cette convention alors que lui-même avait signé le PV de son application. Il est également reproché au SG d'être un cadre supérieur de l'entreprise et en même temps président du comité de participation. « Selon l'article 142 de la convention collective, un cadre de l'entreprise ne peut faire partie de la section syndicale », signale un travailleur. Les contestataires exigent également l'application du SNMG fixé à 18 000 DA. « Les travailleurs de l'Etusa, chauffeurs et receveurs, continuent à percevoir un salaire de base variant entre 11 000 et 12 000 DA, et ce, malgré de longues années d'expérience alors que l'article 101 de la convention collective stipule que le salaire de base ne doit pas être inférieur à 15 000 DA », précise-t-il. Un chauffeur de tramway soulève le problème de sa catégorie. « On touche entre 22 000 et 25 000 DA sans parler des risques alors qu'un chauffeur de bus de 25 mètres touche le même salaire », se plaint-il Les explications de la direction De son côté, le DG de l'Etusa, Krim Yacine, contacté par nos soins, a estimé qu'une commission a été déjà installée pour la révision de la convention collective en coordination avec le syndicat de l'entreprise, pour revoir la situation professionnelle des travailleurs, particulièrement sur le plan salarial. « La convention a été élaborée en 1997 mais le travail de cette commission a enregistré un retard à cause de ces perturbations », précise-t-il. Des perturbations causées, selon lui, par « ces personnes que la stabilité n'arrange pas ». Le responsable explique également que la révision de certaines primes et l'application de la convention collective promulguée en 1997 ont été déjà satisfaites. M. Krim a saisi l'occasion pour soulever les difficultés qu'a connues l'Etusa jusqu'en 2010 et ce, avant d'enregistrer une forte amélioration grâce à l'effacement des dettes de l'entreprise. Ainsi, il assure que l'entreprise a vu son effectif passer de 2 500 à 2 700 employés, et a procédé au recrutement de près de 1 200 employés ces deux dernières années tout en créant des simulateurs et une auto-école. Elle a aussi réussi à réduire de 50% ses charges grâce à l'amélioration de la gestion et à augmenter de 20% les salaires des travailleurs.