Les travailleurs de l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) poursuivaient mardi leur grève pour la deuxième journée consécutive devant le siège de la centrale syndicale (Alger) pour réclamer l'application du contenu de la convention collective relative à cette entreprise, a constaté l'APS. Plus de 1500 travailleurs participent à ce mouvement de protestation, a-t-on également constaté. M. Ait Medjane Djamel, membre de la section syndicale de l'administration générale et membre du conseil syndical de l'Etusa, a indiqué que la Fédération des transports "a soumis les revendications des protestataires aux parties concernées", soulignant que la grève se poursuivra jusqu'à la satisfaction de leur revendication légitime, à savoir "l'application de tous les articles de la convention collective signée et adoptée en 1997 avec effet rétroactif". Le syndicaliste a précisé que l'article 101 de la convention collective stipule que le salaire de base des travailleurs ne doit pas être inférieur au SNMG qui est de 18.000 DA, alors que le salaire de base perçu actuellement va de 9000 DA pour certains travailleurs à 13.000 DA pour d'autres, ce qui est, a-t-il dit, "en totale contradiction" avec la convention. Parlant au nom des protestataires, M. Medjane a réclamé l'application de tous les articles de la convention collective relatifs, entre autres, à la prime de panier et au contrat de travail à durée déterminée. Il a en outre signalé le "licenciement abusif" dont ont été victimes certains travailleurs "au mépris des dispositions juridiques prévues dans la convention collective. Le directeur général par intérim de l'Etusa, M. Mohamed Charef, avait précisé lundi à l'APS que "contrairement à ce que disent les protestataires, tous les articles de la convention collective de 1997 sont appliqués conformément aux lois", faisant remarquer que cette entreprise publique "ne peut fonctionner en dehors des lois et des règlementations en vigueur". "Une nouvelle convention collective prévoyant une nouvelle nomenclature de la carrière professionnelle des travailleurs est en cours d'élaboration", a précisé le responsable, soulignant que ce nouveau texte garantira l'avancement des travailleurs et l'augmentation de leurs salaires. Selon lui, la convention collective de 1997 contient des articles caducs qui ne sont plus applicables aujourd'hui en raison de l'augmentation du niveau de vie. Interrogés sur le transfert des travailleurs de l'Etusa vers la société du tramway d'Alger, les protestataires ont indiqué que "les travailleurs titulaires au sein de l'Etusa ont été affectés d'office à la société Setram (partenaire de l'Etusa chargée du tramway d'Alger)", estimant que les travailleurs concernés auraient dû être consultés avant la prise d'une telle décision. Sur ce point, M. Charef a fait savoir que le directeur général de l'Etusa avait signé un mémorandum d'entente avec le PDG de la Setram afin de préserver les acquis des travailleurs de l'Etusa qui ont été affectés à la Setram. La Setram emploie quelque 500 travailleurs, dont 30 seulement issus de l'Etusa. M. Medjane a tenu à préciser que les travailleurs transférés vers la Setram "n'ont pas pris connaissance du mémorandum d'entente" et "n'ont reçu aucun document garantissant la préservation de leurs acquis professionnels, notamment en ce qui concerne l'ancienneté". L'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger emploie 2850 travailleurs.