Le Parti des Travailleurs a établi des listes électorales dans 47 wilayas en prévision des élections locales, a indiqué, hier, sa SG, Louisa Hanoune dans une conférence de presse. Le parti a décidé de ne pas se présenter dans la wilaya de Tindouf suite à ce qu'il a qualifié de « trahison » de la part d'un responsable local du parti qui a rejoint le RND. Louisa Hanoune a révélé que le PT a choisi le slogan « pour immuniser la nation » contre toutes formes de menaces dans « des élections de tous les dangers », selon son expression. Toutefois la SG du PT a reconnu que lors du dépôt de dossiers de candidature, une dizaine de ses militants ont refusé de se présenter aux prochaines échéances. « On a enregistré au niveau de notre parti un manque d'engouement de la part des militants », a-t-elle précisé. La conférencière a expliqué que ce découragement est dû à « la décomposition et la pollution politique ». Elle a relevé que la direction du parti n'a exercé aucune pression sur un militant pour se porter candidat ou de voter « même si nos militants ont fait l'objet de tentatives d'achat par le RND, le FLN et le MPA ». Pour elle, le quota de femmes exigé par la loi n'a pas encouragé la participation féminine. « Au contraire, il a consacré la prostitution politique. Une femme qui vend sa signature et son dossier de candidature ne diffère pas de celle qui vend son corps », lance-t-elle sans ambages. Louisa Hanoune a également dénoncé la mainmise des hommes d'affaires dans la vie politique. « Certains hommes d'affaires se sont portés candidats dans le but d'être élus par leurs pairs sénateurs. Ils ont même décidé d'acheter des dizaines de listes dans plusieurs communes », affirme-t-elle. Le PT a justifié sa décision de participer aux élections locales par rapport aux enjeux que pose la situation à l'échelle internationale, régionale et nationale. Dans ce sillage, Hanoune a appelé le chef de l'Etat à intervenir par rapport au vote des militaires et aux prérogatives de la commission de surveillance des élections. Sur le plan international, Louisa Hanoune a évoqué la question du Mali. « La situation actuelle a démontré que la position algérienne s'est avérée juste et fondée. Nous avertissons contre les conséquences d'une intervention militaire au Mali. Notre pays a pu préserver son unité et sa souveraineté grâce à une lutte implacable contre le terrorisme sans aucune ingérence étrangère », a-t-elle souligné. En conclusion, elle appelle à ne pas « succomber aux louages des grandes puissances qui ont besoin de cette guerre pour relancer l'industrie de l'armement ».