Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a déclaré, hier, à Washington, que la résolution du Conseil de sécurité relative à la crise malienne « a fédéré les différentes approches », tout en relevant l'importance « de tirer les enseignements de l'histoire récente, comme en Libye, afin d'éviter tout amalgame et débordements ». M. Messahel a fait cette déclaration lors de son allocution prononcée à l'ouverture des travaux de la première session du Dialogue stratégique entre l'Algérie et les Etats-Unis, tenus au siège du département d'Etat, en présence de la sous-secrétaire d'Etat américaine aux Affaires politiques, Mme Wendy Sherman, et les représentants de plusieurs départements ministériels des deux pays. En évoquant la situation au Sahel, le ministre a indiqué que cette question fera l'objet d'un échange plus approfondi durant les travaux de cette session du Dialogue stratégique algéro-américain, précisant que l'Algérie « est directement concernée par les évolutions dans son voisinage immédiat ». A ce propos, il a rappelé que depuis des années, l'Algérie n'a cessé d'attirer l'attention de tous ses partenaires sur « la double menace que constituent le terrorisme et le crime transnational organisé, non seulement sur le Mali mais sur tous les pays de la sous-région ». L'éradication de ces deux fléaux, a-t-il poursuivi, a été, de tout temps, « la préoccupation première » des pays du champ (Algérie, Mali, Mauritanie, Niger) qui se sont organisés en conséquence. D'ailleurs, a tenu à préciser le ministre, la conférence internationale tenue en septembre 2011 à Alger a été « un moment de grande envergure entre tous les partenaires ». En s'appuyant sur la stratégie des Nations unies, la conférence d'Alger « a abouti à la conclusion que l'éradication du terrorisme et du crime organisé est l'affaire de tous », a soutenu M. Messahel. Exprimant le point de vue de l'Algérie sur la résolution 2071 adoptée la semaine dernière par le Conseil de sécurité, M. Messahel a considéré qu'il s'agit d'une « approche globale qui a fédéré les différentes approches en créant des synergies pour préserver l'intégrité territoriale du Mali, la prise en charge des préoccupations de toutes les populations maliennes dans le cadre d'un dialogue interne et sans exclusive, et l'éradication du terrorisme et du narcotrafic par tous les moyens y compris militaires ». Il a, cependant, relevé l'importance de « tirer tous les enseignements » de l'histoire récente, comme en Libye, pour « éviter tout amalgame et débordements conduisant à d'autres déchirements aux conséquences imprévisibles pour la sécurité et la stabilité de la région ».