La wilaya de Naâma n'est pas du tout satisfaite de ses 9 137 touristes, dont 331 étrangers, enregistrés au premier semestre de l'année en cours. Elle en veut plus. Elle ambitionne de retrouver sa place sur le circuit national touristique qu'elle avait perdu dans les années 1970. « Nous avons tout ce qu'il faut pour attirer les touristes. Des vestiges rupestres de plus de 9 000 ans, des stations thermales, des ouaâdates connues sur le territoire national, des paysages féeriques, des ossements et empreintes de dinosaures... Il est regrettable pour nous de voir des touristes passer par Naâma pour aller à Taghit sans faire escale dans notre région parce que notre ville ne figure plus parmi les sites classés sur le circuit national touristique. D'où notre appel pour l'introduire à nouveau dans ce circuit », se plaint un représentant du mouvement associatif local pour la protection du patrimoine, à Hadj Mohamed Amine Saïd, secrétaire d'Etat chargé du Tourisme, en visite de travail jeudi à Naâma. Un appel auquel adhère entièrement ce dernier, à condition toutefois, prévient-il, que les collectivités locales y mettent du leur. « Il faut agir vite, commencer par faire une campagne médiatique autour des potentialités touristiques de la région. Aboutir à du concret et cela dépend essentiellement des collectivités locales, de leur volonté de transformer leurs atouts touristiques en produits commerciaux. Justement, le secteur met à profit ce genre d'événements en vue de relancer les activités touristiques autour de ces fêtes, en sensibilisant les opérateurs touristiques, tels les agences de voyage et les offices de tourisme, en concertation avec les collectivités locales, pour fabriquer des produits qui soient compatibles avec les besoins des touristes, locaux et étrangers », souligne le secrétaire d'Etat à l'occasion de la célébration de la ouaâda de Sidi Mejdoub dans la commune de Aslaa. Une fête célébrée le mois d'octobre, depuis 1904, par les descendants du saint Sidi Mejdoub. Mais il y a un hic : le manque d'infrastructures hôtelières. Alors pour ce représentant de l'Agence nationale du développement touristique (ANDT), il faut agir vite. « Nous voulons renforcer le secteur par une zone d'expansion touristique (ZET) au niveau de la commune d'El Werka, connue pour sa station thermale. Cette région est très prisée des touristes mais elle souffre d'un déficit flagrant en matière d'infrastructures d'accueil », explique-t-il en signalant trois autres ZET décrétées et quatre autres proposées pour le classement. « Nous espérons que ces ZET soient programmées à moyen terme. D'autant plus que le problème du foncier touristique ne se pose pas dans la région », poursuit-il. Réponse du secrétaire d'Etat chargé du Tourisme : « Nous nous évertuons à changer la perception du tourisme par le grand public. Leur dire que le tourisme, ce n'est plus un secteur de loisirs et de distractions, mais une véritable industrie, non polluante, créatrice de richesses et d'emplois, qui nécessite une exploitation de ressources locales avec l'implication de la population. »