Cette rencontre a pour objectif de sensibiliser les producteurs des boissons à s'adapter aux nouvelles donnes qu'exige le marché algérien en matière de réglementation. « Cette journée permettra de sensibiliser ou de préparer les producteurs des boissons à la mise en application du décret relatif à l'étiquetage qui doit comporter les noms des additifs utilisés dans le produit », a expliqué Ali Hamani, président de l'APAB. Mais les représentants des producteurs ont relevé la difficulté d'exposer tous les composants dans les deux langues sur l'étiquette. Ainsi Mme Belayat, représentante du producteur Hammoud Boualem, a évoqué le problème de la traduction en langue arabe du composant E290 ou le dioxyde de carbone CO2, car pour elle « El-Karboune » peut être mal interprété par le consommateur. D'autres intervenants ont mis en avant l'exiguïté de la surface de l'étiquette surtout quand il s'agit de produits de petite quantité. La notion ‘'Hallal'' a été aussi abordée. « Nous souhaitons l'application de la norme ‘'Hallal'' dans les plus brefs délais », a souligné la représentante du ministère du Commerce. L'utilisation excessive de l'édulcorant aspartame dans certains produits appelés light a été aussi évoquée par les intervenants qui ont exprimé leurs inquiétudes face à cette substance qui a une saveur sucrée 200 fois supérieure à celle du saccharose (le sucre). Pour eux, cet additif est très dangereux pour les enfants en bas âge. M. Halis, président de la Fédération algérienne des consommateurs (FAC), a, également, exprimé son inquiétude face à l'utilisation abusive des conservateurs E471 et E472, « très dangereux pour la santé du consommateur ». Sur ce chapitre, les représentants du ministère du Commerce ont indiqué que sur les 348 producteurs de boissons, 30 sont des fraudeurs. Ils ont précisé aussi que suite à des contrôles faits sur des produits carnés, 15 producteurs utilisaient l'additif E621 (glutamate monosodique) qui peut provoquer des complications asthmatiques. Il peut aggraver aussi les urticaires (3% des cas). « Nos laboratoires n'ont pas besoin d'être accrédités » Lors des débats, le représentant du laboratoire public « ALGERAC » a suscité une polémique lorsqu'il a mis en doute la compétence des laboratoires de contrôle relevant du ministère du Commerce tout en suggérant leur homologation par une instance internationale. Une intervention qui n'a pas été du goût des représentants du ministère du Commerce. « Nos laboratoires n'ont pas besoin d'être homologués. Pour preuve, nos contrôleurs ont réussi à détecter une opération de fraude de la part d'un grand producteur d'une marque internationale qui avait exporté en Algérie un produit ne répondait pas aux normes. D'ailleurs, cette multinationale s'est interrogée comment un laboratoire algérien a pu détecter cette anomalie », explique un intervenant. Selon lui, en 9 mois, les services de contrôle des laboratoires du ministère du Commerce ont refusé l'admission en Algérie de 636 cargaisons sur les 7200 qui ont été enregistrées durant cette période.