Les deux gouvernements égyptien et algérien ont tracé, comme objectif commun, le doublement du volume des échanges commerciaux entre les deux pays qui ont atteint 1,3 milliard de dollars durant le premier semestre 2012, a indiqué M. Kandil dans une conférence de presse à l'occasion de sa visite à Alger. « Nous avons chargé les ministres des deux parties de mettre en place les mécanismes susceptibles de concrétiser cet objectif sur le terrain au regard des besoins et capacités des deux pays », a-t-il ajouté. Pour concrétiser cet objectif, les deux parties, algérienne et égyptienne, ont évoqué, lors des discussions bilatérales, la possibilité pour les sociétés égyptiennes de contribuer aux projets publics prévus en Algérie dans le cadre du programme quinquennal, notamment le projet de construction de deux millions de logements. M. Kandil a souligné, à ce sujet, qu'il a été convenu d'attribuer une partie des projets de logements prévus dans le plan du gouvernement algérien aux sociétés égyptiennes de bonne réputation, capables d'achever les projets dans les délais et de fournir un travail de qualité conforme aux normes et conditions prévues. Par ailleurs, l'Egypte, a-t-il dit, examine avec l'Algérie l'importation du gaz algérien et l'élévation du niveau de coopération dans le domaine énergétique. « Nous comptons examiner de nombreuses alternatives dont l'importation du gaz naturel algérien pour soutenir différents secteurs de développement en Egypte qui dispose d'une réserve importante de gaz, récemment découverte, mais qui est incapable de l'exploiter à court terme », a-t-il ajouté. M. Kandil a démenti les informations rapportées, dernièrement, par certains médias, relatives à une demande que l'Egypte aurait faite à l'Algérie pour un prêt de 2 milliards de dollars. « Le gouvernement égyptien n'a pas formulé cette demande, mais je peux affirmer que la coopération égypto-algérienne sera indubitablement bénéfique pour les deux parties dans son volet économique », a-t-il soutenu. Le Premier ministre égyptien effectue depuis lundi une visite de deux jours en Algérie à l'effet de relancer « la coopération et le rapprochement » entre l'Algérie et l'Egypte. M. Kandil a affirmé que les deux parties « ont convenu de plusieurs mesures relatives à l'investissement industriel et la facilitation des mesures administratives afin de résoudre, notamment les problèmes liés aux difficultés que rencontrent les investisseurs égyptiens en Algérie et les exportateurs algériens en Egypte ». Il a été question, également, lors de cette visite, de la réactivation du conseil d'affaires algéro-égyptien qui ne se limitera pas aux hommes d'affaires, mais regroupera les membres du gouvernement « en tant que mécanisme de règlement d'éventuels problèmes ». Les deux parties ont convenu de la tenue de la grande commission mixte algéro-égyptienne en avril ou mai 2013 au Caire, afin de permettre la mise en œuvre et la consécration de ce qui a été convenu lors de cette visite. Selon M. Kandil, les travaux de la commission mixte devront être sanctionnés par la signature de plusieurs conventions « importantes » dont celle relative à la facilitation d'octroi des visas, notamment pour les investisseurs et les hommes d'affaires. La grande commission mixte algéro-égyptienne, a ajouté le Premier ministre égyptien, procédera à l'évaluation du volume des investissements égyptiens en Algérie estimés, a-t-il dit, à 6 milliards de dollars, affirmant que les actions de la commission mixte iront dans le sens de la multiplication de ce chiffre. Elle examinera, en outre, plusieurs questions économiques, à l'instar de la création d'une ligne maritime entre l'Egypte et l'Algérie, le dédouanement et la règle 51/49 relative aux investissements étrangers en Algérie. M. Kandil a indiqué dans ce sens avoir demandé à la partie algérienne de dispenser l'Egypte de cette règle eu égard à la « place particulière qu'occupe l'Egypte auprès des Algériens ». « Nous ne nous considérons pas comme des étrangers, c'est pourquoi nous aspirons à un taux différent », a-t-il dit à ce propos. Qualifiant sa visite en Algérie de « réussie », M. Kandil a précisé qu'il a été convenu d'un échange de visites entre les responsables des deux pays afin de « hisser les relations bilatérales au niveau qui leur sied », car il s'agit, a-t-il dit, de « deux grands Etats, que ce soit en termes de population ou de moyens ».