La presse égyptienne a abordé la visite qu'effectue lundi en Algérie le Premier ministre égyptien Hicham Kandil, soulignant les relations historiques qui lient les deux peuples et l'importance du renforcement de la coopération bilatérale et de l'accroissement du volume des échanges commerciaux. Les journaux ont souligné l'intérêt accordé par les responsables égyptiens à cette visite au cours de laquelle M. Kandil remettra un message au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de son homologue Mohamed Morsi sur le renforcement des relations entre les deux pays dans tous les domaines. Le quotidien "Al-Ahram" a rapporté la déclaration du porte-parole du conseil des ministres égyptien Alaa El Hadidi qui a précisé que Hicham Kandil examinera avec son homologue Abdelmalek Sellal les opportunités d'investissement à même d'accroître le volume des échanges commerciaux entre les deux pays. Le journal ajoute que les ministres, les hommes d'affaires et les chefs d'entreprises égyptiens s'entretiendront avec leurs homologues algériens des programmes exécutifs en matière de coopération dans le domaine médiatique, de transfert des condamnés à des peines privatives de liberté entre les deux pays, de création d'une école égyptienne en Algérie et de protection de l'environnement. Le portail d'information "Al-Ahram" a, de son côté, indiqué que les entretiens élargis aux membres des délégations des deux pays permettront un échange de vue sur les questions politiques relatives au monde arabe et les questions régionales et internationales d'intérêt commun. La délégation d'homme d'affaires accompagnant le Premier ministre égyptien aura des entretiens avec nombre d'hommes d'affaires algériens sur les opportunités d'investissement et les facilités accordées par les gouvernements des deux pays. Citant une source gouvernementale égyptienne, le journal "Al-Misri Al-Yaoum" a indiqué que la visite de Kandil en Algérie "vise à régler le problème du manque de gaz sur le marché égyptien". L'Egypte accuse un déficit dans le budget général de l'Etat qui devrait atteindre 135 milliards de livres égyptiennes (environ 22 milliards de dollars) à la fin de l'année en cours, alors que les chiffres avancés par le gouvernement révèlent un déficit de 50.8 milliards de livres égyptiennes, soit 8 milliards de dollars, durant le premier trimestre 2012, que le gouvernement explique par la non application des réformes. Les milieux économiques égyptiens étaient favorables à la visite de Kandial en Algérie, en témoigne la déclaration de l'ex- président de la banque nationale égyptienne, Ahmed Gora qui a qualifié la visite de "pas important" susceptible de contribuer au développement des relations commerciales et économiques entre les deux pays, d'autant que l'Egypte est le premier investisseur en Algérie hors hydrocarbures, avec un montant global d'investissements de plus de 2 milliards de dollars. Pour sa part, la présidente de l'Union générale des femmes investisseurs arabes, Houda Yacine a estimé que cette visite constitue "une bonne opportunité" pour relancer les conventions commerciales et économiques, encourager les investissements entre les deux pays et l'accord de non double imposition signé auparavant. "L'initiative a trop tardé, mais elle intervient au moment opportun", a-t-elle indiqué, ajoutant que le gouvernement égyptien est tenu "de faciliter la coopération bilatérale". Elle prévoit, en outre, une hausse de la moyenne des investissements algériens en Egypte, interrompus depuis près de 3 ans suite à des tensions enregistrées entre les deux pays. Pour sa part, l'homme d'affaires Hassan Chafei a appelé le gouvernement de son pays "à saisir l'occasion de cette visite", au moment où "l'Algérie tend la main de la coopération à l'Egypte".