«Financièrement tout est réglé mais techniquement parlant ça sera difficile. La wilaya ne dispose actuellement que de 340 hectares partagés entre les nouvelles villes Ali Mendjeli et Massinissa. Si la situation ne bouge pas, le programme quinquennal 2010-2014 ne peut être approuvé par le ministère»; regrette M. Benyounes, responsable au sein de la Direction du logement et des équipements publics (DLEP) de la wilaya. C'est donc un épineux problème foncier qui vient entraver le lancement des besoins en logements dans la wilaya de Constantine durant les prochaines quatre années. Ceci étant dit, le même responsable nous indique que «les terrains existent mais l'Etat doit racheter ces terres à leurs propriétaires privés, en d'autres termes, une rallonge de plusieurs milliards de dinars devrait être rajoutée à l'enveloppe financière déjà allouée au projet qui est de 102,5 milliards de dinars. Mais avant d'évoquer la projection quinquennale 2010-2014, il faut signaler qu'une partie du précédent programme 2005-2009 n'a pas encore été livrée, soit environ 15% des 56 630 logements. Pour M. Kiouta, directeur du logement et des équipements publics (DLEP) :«Tout le programme sera livré maximum fin 201». Le retard est certainement dû à quelques soucis techniques des promoteurs. On apprend par exemple que d'une façon générale, la qualité des logements s'est nettement améliorée avec des contrôles de niveau plus rigoureux pour l'auscultation dynamique du ciment et le CTC pour le contrôle du béton, les erreurs du passé et les défaillances de construction de certains promoteurs ont été donc corrigées. Aussi, dans son allocution, le wali Abdelmalek Boudiaf a annoncé qu'à partir de janvier 2011, il y aura des milliers de logements sociaux à distribuer. Mais avant cela, explique-t-il, il y aura des enquêtes qui auront pour but de dévoiler les listes réelles des bénéficiaires et empêcher toutes les tentatives de fraudes. Il est à rappeler que des centaines de faussaires ont été démasqués et poursuivis en justice lors des opérations de relogement, notamment celle de l'avenue de Roumanie où des noms de personnes étrangères à la ville se sont même glissés dans les lites des bénéficiaires. LA VILLE DES PONTS SE DÉBARRASSE DE SES BIDONVILLES Constantine qui a connu une prolifération inquiétante de bidonvilles ces dernières années, notamment à cause du terrorisme, veut aujourd'hui soigner son apparence et se débarrasser de l'habitat précaire. Ainsi, ce sont plusieurs quartiers qui ont été démolis, on pense surtout au site Bardo et à l'avenue de Roumanie, en attendant que des opérations similaires toucheront d'autres quartiers. On parle de 21 sites concernés par le relogement. Pour illustrer son exposé, M. Kiouta a d'ailleurs rappelé que durant le précédent quinquennat, 11 500 logements sociaux ont été distribués et 3 000 familles issues des bidonvilles ont été relogées. Quant au nouveau programme 2010-2014 qui comprend jusqu'à présent 26 700 logements, l'essentiel du projet sera concentré dans les zones urbaines avec 22 700 unités, dont 9 000 logements publics locatifs et 12 000 logements promotionnels aidés, alors qu'il est prévu la réalisation de 4 000 logements ruraux. On est donc loin du grand boom des années 2000, qui a vu la création des nouvelles villes et des centaines de milliers de logements. Quoiqu‘il en soit, il est évident que les 26 700 logements annoncés pour le nouveau programme quinquennal restent insuffisants dans une ville de la taille de Constantine et la solution pourrait venir des promoteurs privés.