C'est dans le sang, la sueur et les larmes que l'Algérie s'engagea dans la lutte de Libération nationale. Un sacrifice lourd de conséquences qui a tant pesé sur la communauté internationale et qui fit du combat des Algériens une référence, un symbole dans le combat des peuples contre le colonialisme. Ce fut en somme la quintessence de plus de cent ans de résistance qui ont finalement abouti au déclenchement décisif de la révolution. Dans cette merveilleuse épopée, l'Histoire doit à l'Algérie le mérite d'être le bout de feu de tous les peuples opprimés en quête de liberté. Aujourd'hui, les stigmates encore vivaces dans la mémoire se réveillent pour interpeller les consciences et bannir à jamais l'amnésie volontaire. A la lumière d'une « enfin » reconnaissance par la France officiel des massacres des manifestations du 17 octobre à Paris, le langage du bon sens vient timidement, doucement et sûrement, bousculer les dernières réticences sur la repentance. Il ne peut y avoir de paix sans engagement moral à s'acquitter, par le pardon, des grands crimes commis durant l'époque coloniale. Car la très longue liste d'actions génocidaires conduites par les généraux français n'est pas une vue de l'esprit. Et pour cause, elle stoppa même la croissance démographique en Algérie durant le XIXe siècle. Le déni par la France officielle des méfaits de la colonisation devrait être remplacé par un courage politique qui effacera l'orgueil face au crime. Nonobstant ce douloureux chapitre, la célébration de l'anniversaire du déclenchement de la lutte de Libération n'est pas un faire valoir, c'est aussi un autre combat pour la récupération d'une mémoire collective. Ça ne sera que partie remise, après le silence des armes c'est au tour d'une guerre hautement politique qui décidera du sort du recouvrement total des biens pillés et des archives, mémoire d'un peuple qui, un jour de 1830, a été violemment meurtri par une agression barbare déclenchée...pour le civiliser.