Une date qui lui insufflera toute la force pour son engagement nationaliste et pour l'écriture. L'homme aux sandales éternelles. Oiseau migrateur dans sa quête du rêve algérien. Kateb Yacine représente la naissance du roman moderne algérien avec « Nedjma ». Nedjma à l'échelle de la patrie soumise, Nedjma la parole sacralisée d'un peuple, Nedjma, l'étoile dans la profondeur des cieux clairs exprimant la parole libre du poète. Voici un poème très peu connu de Kateb. Des vers qui traduisent une misère morale allégée par un certain espoir que l'on ressent dans la musicalité du poème. « Bonjour ma vie », une expression usuelle qui est déjà un préambule à déceler entre les mots un certain sentiment positif. On peut lire malgré les termes employés tout au long de cette poésie « guignon, meurtrissures, horizons lourds, rictus, désespoirs... », un chant où dominent les liens amicaux avec ses « vieux copains », lui le chevalier solitaire a veillé des soirs avec qui comme lui ont été les gens de la parole poétique. On peut constater la manière avec laquelle il récite « bonjour toutes mes choses, j'ai suivi l'oiseau des tropiques aux randonnées sublimes... », des vers dans un poème censés être amers qui font cependant écho à la joie, à la parole généreuse, de jeunesse, état d'esprit dominant chez Kateb. Et au lieu de nous attrister, dans le texte en question dominent « la fleur de l'espoir » et le bonheur d'écrire « bonjour mes poèmes sans raison ». Un verbe réglé au rythme des rêves possibles qu'a entretenus toute sa vie l'auteur de Nedjma.