M. Yousfi a déploré que les deux tiers de l'énergie produite proviennent, aujourd'hui, des sources fossiles, les énergies renouvelables ne comptant que 3,5 %. Il a mis en garde les grandes compagnies internationales sur les défis de demain, qui consistent à assurer la satisfaction des besoins énergétiques et qui vont « augmenter de 30% dans les prochaines années pour atteindre une consommation de 16 milliards de tonnes équivalent pétrole (TEP) d'ici à 2030 ». M. Yousfi a précisé que le gaz naturel, en tant qu'énergie propre, sera appelé à jouer un rôle primordial dans l'approvisionnement énergétique mondial, d'où la nécessité pour les pays exportateurs et importateurs d'assurer un développement harmonieux de cette énergie. « Les coûts associés à l'industrie du gaz, notamment en ce qui concerne les gaz non conventionnels ou le GNL, seront autrement plus élevés. Exportateurs et importateurs devront nécessairement partager les risques (d'investissement) et s'entendre quant à son développement harmonieux », a-t-il déclaré. « Il est à craindre, à cet égard, que des actions unilatérales, rompant un équilibre déjà délicat, n'entraînent des effets indésirables pour tous », a-t-il dit. La crainte demeure aussi à propos de l'énergie solaire, en raison « des incertitudes que fait peser sur elle la crise dans les pays développés », ajoute le ministre, qui a rappelé les différents projets de l'Algérie dans le domaine, citant l'exemple de la centrale hybride de Hassi R'mel, construite en partenariat avec les Espagnols et qui sera « suivie par des projets similaires ». De son côté, le PDG de Sonatrach, Mohamed Zerguine, a beaucoup loué le partenariat avec les grandes compagnies étrangères, qui a connu « de grands succès qu'il est important de rééditer ». Pour lui, il y a, aujourd'hui, à travers l'amendement de la loi 2005 sur la production des hydrocarbures, « de nouvelles incitations à la pratique partenariale qu'il faut saisir ». Rappelons que les responsables d'autres compagnies, à l'instar de Sonelgaz, ou encore ceux des agences de régulation, comme la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg), ont expliqué à leurs partenaires les conditions d'investissement dans les énergies renouvelables, notamment la production de l'électricité. « Nous sommes en train de réfléchir sur la révision du décret fixant les conditions d'accès aux avantages liés aux coûts de production de l'électricité, le premier s'étant avéré inapplicable et incertain », a indiqué un cadre de la Creg. Cette révision a, selon lui, de quoi rassurer d'autant plus que plusieurs appels à manifestation d'intérêt pour le partenariat dans le domaine du photovoltaïque sont proposés pour les jours à venir. On n'exclut pas, pour briser la glace, selon un responsable du ministère de l'Energie, que l'Algérie se « contenterait de 40% des parts dans les prochains accords ».