Désormais, chaque patient aura un dossier médical électronique pour mieux suivre sa santé et intervenir dans la prise en charge de maladies, notamment le diabète qui reste à l'origine de plusieurs pathologies. Cette disposition annoncée, hier, à Alger, par Khelladi Bouchnak, SG du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, lors de l'ouverture du Village du diabète, est l'un des sept axes constituant le plan national de prise en charge du diabète initié par le ministère. « Le décret d'application de ce plan, constitué de sept axes essentiels, sera promulgué dans les jours à venir », selon M. Bouchnak. Il affirmera dans ce sens que le projet du dossier électronique sera finalisé en 2013 pour entamer son application dès 2014. Le Village du diabète, qui reste ouvert jusqu'au 22 novembre dans le cadre de la célébration de la journée mondiale du diabète, est le quatrième du genre après ceux de Blida, Oran et El Oued. C'est un espace dédié à l'ensemble des citoyens visant à sensibiliser et dépister les différentes pathologies associées au diabète afin de mieux les prendre en charge. En prenant la parole, le SG du ministère de la Santé a révélé les axes du plan. Il s'agit du dépistage précoce qui permet de déterminer l'affection et suivre l'évolution de la pathologie. Aussi pour, assure-t-on, cette prévention, 30 centres dotés de différents moyens de détection des complications (œil, rein, cœur, etc.) seront érigés dans différentes wilayas. Le troisième axe est l'accompagnement des familles du malade et de son insertion professionnelle. La veille sanitaire est le quatrième axe de ce plan national qui « permet de déterminer le nombre réel de malades et leur suivi ». Un autre axe est dédié à la recherche opérationnelle « afin de déterminer l'épidémiologie et agir en amont ». Pour ce qui est des médicaments, M. Bouchnak a confirmé leur disponibilité d'autant que le laboratoire Novo Nordisk, coorganisateur de cette animation, s'est lancé avec Saïdal pour la fabrication d'insuline moderne. Il dira en substance que « le ministère de la Santé est en relation avec le ministère de la Sécurité sociale pour que le diabétique non assuré social soit pris en charge en matière de traitement ». En Algérie, 2,5 millions de personnes souffrent de diabète, dont 150.000 enfants. Selon le Pr Brouri, l'auto-surveillance de la glycémie est l'unique moyen pour éviter l'apparition et l'aggravation de certaines complications liées à cette maladie, dont les conséquences sont, parfois, tragiques. Quant au représentant du laboratoire Novo Nordisk, il estime que cette action tend à sensibiliser contre une maladie qu'on « a toujours cru que c'est une maladie des riches, mais la réalité est tout autre, puisque 80% des malades vivent dans des pays à faible revenu. Le diabète est associé à des complications coûteuses et peut entraîner l'hospitalisation. 12 à 14% du budget de la Santé est engrangé par cette pathologie et la complication qu'elle entraîne, d'où la nécessité de « Village diabète changing ». Le Village du diabète est une opportunité ouverte au grand public, notamment ceux âgés de plus de 40 ans, pour effectuer le dépistage gratuit du diabète au niveau de la clinique mobile. Au niveau de l'imposante structure, Village des diabétiques, un espace est conçu spécialement pour les jeux pour enfants diabétiques et un autre pour l'équilibre alimentaire. Des diététiciennes de la Maison du diabétique du Ruisseau sont là pour enseigner les bons réflexes à adopter. Lors de la cérémonie d'ouverture du Village, un vibrant hommage a été rendu au professeur Aït Mesbah de l'hôpital de Kouba.