Pour célébrer le nouvel an de l'Hégire, les Algériens ont, littéralement, envahi en cette veille de Mouharem, les marchés des fruits et légumes pour préparer le repas qui sied à cette fête religieuse. Une virée dans les souks populaires, ceux de Amar-El Kama et de la rue Ahmed-Bouzrina, en l'occurrence, donne un aperçu de cette effervescence particulière. Couffin à la main, les consommateurs passent en revue les différents étals bien achalandés. Une manière de se faire une idée sur le coût de leur festin. Ils sont là, hésitants, avant de passer commande. Les légumes de base qui accompagnent les principaux plats du dîner comme la rechta, le couscous ou la tchakhtchoukha sont plus ou moins accessibles, puisque pas de hausse pour cette occasion. Les navets sont cédés à 80 DA le kg, la courgette et la pomme de terre à 60 DA et l'oignon à 40 DA. Ce sont en fait les légumes qui serviront de garniture au poulet. Et ce dernier n'est pas hors de portée, comme de coutume en pareille circonstance. Au contraire, son prix a été revu à la baisse. Dans les artères commerçantes des hauteurs du centre ville, le poulet est proposé à 260 DA le kg contre 340 DA il n'y a pas si longtemps. Certains chefs de famille au revenu modeste optent pour un poulet cédé à la pièce. Selon un consommateur rencontré sur place, bien que la mercuriale soit stable, ces derniers jours, elle reste, toutefois, élevée pour les petites bourses. Un détaillant justifie : « Nous achetons nos produits trop chers au point où notre marge bénéficiaire ne dépasse pas les 10 DA ». Au rayon des fruits, les ménagères ont le loisir d'opter pour un panier de fruits variés. Les prix des pommes et des bananes sont fixés respectivement à 160 DA et 120 DA le kg. Seules la mandarine et l'orange sont proposées respectivement à 120 DA et 100 DA le kg. C'est dire qu'un repas modéré, composé essentiellement de légumes et de protéines, ne coûte pas moins de 1 500 à 2 000 DA.