Le mouvement de protestation enclenché, dimanche dernier, par le personnel du haut fourneau N°2 (HF2), du complexe ArcelorMittal Annaba, n'a duré que quelques jours, le temps pour les grévistes et la Direction du complexe, de mesurer les risques encourus par l'entreprise, suite à ce débrayage. Un accord sur « la sortie de grève » et « le sauvetage du haut fourneau », a été conclu dans la soirée de mercredi dernier, entre la Direction de l'usine, représentée par son DG, Joe Kazadi, et Madjid Bouraï, membre du bureau syndical, chargé des conflits. L'arrêt a provoqué une situation de « risque aggravé » pour le HF2, précisent les deux parties dans un communiqué rendu public, portant la signature de l'accord en question. Elles ajoutent que « les discussions entamées ont mis en valeur qu'il était indispensable de reprendre l'activité dans l'immédiat, afin de préserver l'outil de travail. Les salariés concernés, ayant pris conscience de l'urgence, ont accepté de reprendre le travail afin de préserver l'intérêt général ». De son côté, la direction générale a accepté de lever les sanctions prises contre six travailleurs de l'atelier, accusés d'avoir mené la protestation. Le mouvement était motivé par plusieurs revendications dont la demande de versement de l'augmentation des salaires, à hauteur de 4%, comme promis par la Direction de l'entreprise. Pour le SG par intérim du syndicat, M. Difallah, joint par téléphone, ce mouvement de protestation n'est pas un fait dû au hasard. « Il est l'œuvre de quelques fonctionnaires manipulés de l'extérieur par des personnes qui tentent de revenir à l'usine », affirme-t-il. Le tribunal d'El Hadjar, saisi par la direction du complexe, a rendu, rappelons-le, un jugement en référé, ordonnant la « cessation de toute entrave au travail ». Le complexe d'El-Hadjar, qui emploie 5.600 travailleurs, enregistre depuis plusieurs mois des grèves cycliques et éprouve des difficultés, financières notamment, pour mettre en œuvre son plan d'investissement.