Le haut fourneau n°2 du complexe ArcelorMittal Annaba a redémarré, hier, après une grève de quatre jours. Le processus de redémarrage du haut fourneau, à l'arrêt depuis dimanche dernier à cause d'un conflit syndical, a été enclenché, hier en fin de journée. Cette reprise a été exigée par le tribunal d'El Hadjar, qui a rendu un jugement en référé ordonnant «l'évacuation des lieux par les travailleurs en grève» et la «cessation de toute entrave au travail», a précisé le chargé de la communication auprès de la direction générale du complexe. Un accord portant levée de la suspension de six travailleurs mis en cause dans ce conflit, a été, par ailleurs, signé entre la direction générale et le bureau syndical.La direction générale du complexe sidérurgique avait décidé, hier en début de journée, de saisir la justice après le refus d'une centaine de travailleurs de faire redémarrer, dimanche dernier, le haut fourneau n°2 (HF2). «Toutes les procédures de droit ont été engagées dans le but d'éviter de risquer la vie de l'entreprise», a souligné la direction générale de l'usine dans un communiqué rendu public mercredi. Ce mouvement de grève jugé «illégal», entamé au mépris des règles et des procédures légales «met le HF2 devant des risques de blocage pour une longue période avec toutes les conséquences sur l'activité globale de l'usine», avertit le document. «En plus des pertes estimées à un million de dollars par jour, qui pénalisent l'usine en matière de production, cet arrêt, s'il venait à se prolonger, entraînerait l'usine dans une situation financière critique», a fait également savoir la même source. Près de 100 travailleurs ont refusé de faire redémarrer le haut fourneau en question, qui était à l'arrêt pour des impératifs liés à sa maintenance, réclamant le départ de l'actuel syndicat d'entreprise, a-t-on recueilli sur place. Le secrétaire général par intérim du syndicat de l'usine, Mourad Daifallah, suspendu par l'Union locale Ugta pour un conflit disciplinaire avec un employé de l'usine, a déclaré «refuser toute ingérence extérieure dans le renouvellement du syndicat». Pour ce syndicaliste, les travailleurs du haut fourneau n° 2 font «l'objet d'une manipulation fomentée par des personnes n'appartenant pas au complexe et qui souhaitent le retour des leurs au sein du futur syndicat de cette usine». Le complexe sidérurgique ArcelorMittal Annaba emploie quelque 6 000 travailleurs pour une capacité théorique de production de deux millions de tonnes d'acier liquide par an. R. N.