A l'occasion de la Journée mondiale contre la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) célébrée le 17 novembre, l'Association algérienne de solidarité avec les malades respiratoires « Asma.Res » a organisée, hier, à Alger, une conférence-débat relative à cette pathologie handicapante. Maladie chronique respiratoire invalidante, la broncho-pneumopathie chronique obstructive touche, selon Dr. Ziou de l'EPS Larbaâ, « 5% de la population ». Selon lui, « la BPCO est due au tabagisme en premier lieu et à la pollution professionnelle et domestique. Elle apparaît généralement après l'âge de 40 ans et touche principalement les hommes ». « La BPCO, méconnue et sous-diagnostiquée, évolue progressivement et de manière silencieuse. Les premiers symptômes apparaissant en général après 20 ans de tabagisme. Diagnostiquée tardivement, elle expose au risque de handicap lié à l'insuffisance respiratoire (essoufflement au moindre effort, perte d'autonomie, oxygénothérapie au long cours). A telle enseigne que même mettre ses chaussures devient une véritable épreuve ». Cette Journée est, pour le président d'« Asma. Res », Rachid Sadaoui, une opportunité « pour faire valoir le droit des ces malades dont la prise en charge est essentiellement à domicile avec l'utilisation des appareils à concentrateur d'oxygène ». En effet, les malades ne sont reconnus ni par le ministère de la Santé ni par le ministère de la Sécurité sociale et du coup le traitement à domicile n'est pas remboursé et reste à la charge du malade, sachant qu'un appareil à oxygène mobile (à dos) coûte jusqu'à 45 millions de centimes. Cette Journée est aussi une occasion pour évoquer l'importance d'un dépistage et d'une prise en charge précoces de la BPCO. Le dépistage repose sur la mesure du souffle effectuée à l'aide d'un minispiromètre que « même un médecin généraliste doit posséder et utiliser en cas de gêne respiratoire », selon les spécialistes. Lors de cette manifestation, des malades traînant des boîtes à oxygène et peinant à marcher ainsi que des parents de malades ont assisté aux débats. Parmi eux, Mme Fettouma Bouzana, dont l'enfant Zinedine, âgé d'à peine 12 ans, souffre d'un manque d'oxygène. « Au début c'était une diarrhée chronique à l'âge de 3 ans et qui a nécessité une hospitalisation. Elle a été suivie d'abcès pulmonaires, d'infections à répétition et de champignons dans les poumons. Aujourd'hui, mon fils, qui n'est plus scolarisé depuis une année, reste attaché à son appareil d'oxygène qu'une association lui a offert. Son médecin traitant me demande d'acheter un autre appareil que Zinedine portera sur le dos afin de lui permettre de sortir et de se déplacer sans aucune menace de suffocation », dira la maman. Elle soutiendra que si « la maladie de son fils a été prise en charge dès le début, son état ne se serait pas dégradé ». Lors de cette conférence, la prévention a été longuement évoquée à commencer par cesser de fumer.