En réponse à un appel du président palestinien Mahmoud Abbas, des ministres arabes des Affaires étrangères se rendront, demain, à Ghaza en compagnie de Nabil al-Arabi, le SG de la Ligue. Objectifs : s'enquérir des dégâts causés par la machine de guerre israélienne pour « voir » quelle aide médicale et humanitaire à apporter et « affirmer » leur solidarité à une population qui croupit sous les bombes et le blocus. « Les Arabes doivent revoir toutes les initiatives passées sur le processus de paix et revoir leur position sur le processus dans son ensemble », déclare Nabil al-Arabi, suggérant aux chefs de la diplomatie arabes de créer un « comité » pour examiner « l'utilité » de l'initiative de paix adoptée en mars 2002 à Beyrouth comme « un choix stratégique ». Les pays arabes, hormis l'Egypte et la Jordanie qui ont signé des traités de paix avec l'Etat hébreu, sont « sommés » de cesser toute démarche de normalisation de leurs relations avec Israël. « Je me permets de m'interroger sur l'utilité de ce que l'on appelle un processus de paix qui est devenu un processus qui n'apporte pas la paix. Je m'interroge aussi sur les raisons pour lesquelles le Quartette continue à parrainer ce processus alors qu'il ne fait rien », affirme le patron de l'organisation panarabe. « Des efforts ont été menés sans aboutir à une paix », reconnaît le ministre égyptien. « A l'avenir, il n'y aura pas de place pour des négociations sur un Etat palestinien tant que la colonisation israélienne n'a pas cessé », prévient-il. « Les pays arabes doivent rappeler leurs ambassadeurs et suspendre les accords avec Israël », suggère Adnan Mansour, le chef de la diplomatie libanaise ajoutant qu'« Israël doit être poursuivi devant les tribunaux internationaux pour crime de guerre contre les Palestiniens ». Lors de cette réunion, tous les participants ont appelé à favoriser, sans plus tarder, la réconciliation palestinienne et à aller et au Conseil de sécurité et au Conseil des droits de l'homme de Genève pour faire valoir les revendications des Palestiniens. Samedi, au Caire, le conseil ministériel de la Ligue arabe n'a pas demandéseulement la révision de la mission du quartette (ONU, UE, USA, Russie) en panne depuis 2009, il a appelé aussi à la mise en place de nouveaux mécanismes de mobilisation, basés sur les références de la légalité internationale avec l'objectif de mettre un terme à la colonisation israélienne des territoires occupés et à un soutien sans faille à la démarche de la direction palestinienne pour l'obtention du statut d'Etat non membre à l'ONU. Même le Conseil de sécurité a été rappelé à l'ordre. Il doit, lit-on dans la déclaration finale, assumer ses responsabilités de paix et prendre les mesures nécessaires pour l'arrêt de l'agression et protéger le peuple palestinien. Des militants palestiniens ont remis, samedi, au Caire un message à M. Mohamed Sbih, le SG adjoint de la Ligue arabe chargé des affaires de la Palestine et des territoires arabes occupés, dans lequel ils lui demandent de mettre un terme à l'agression israélienne contre la bande de Ghaza et au blocus et à l'ouverture du terminal de Rafah.