La création cinématographique se porte mal en ce moment dans notre pays. Si la production a connu des moments forts au cours des derniers événements culturels, l'année de l'Algérie en France, Alger, capitale de la culture arabe, le 2e festival Panafricain, cette création aujourd'hui bat dangereusement de l'aile. Cette difficile situation est-elle conjoncturelle ou s'établi-elle pour le long terme ? Un témoignage accablant, c'est le manque d'intérêt flagrant manifesté par la jeune génération pour la création dans le domaine du cinéma. La preuve vient du tout récent concours qui est le prix du président de la république pour la création artistique. Ce prix est décerné chaque année pour la création de l'ensemble des arts. La littérature ainsi que les arts plastiques se situent parmi les meilleures sources d'inspiration chez les jeunes. Le cinéma par contre inspire très rarement cette nouvelle génération. La ministre de la culture, Mme Khalida Toumi, l'a reconnu avec amertume au cours de la cérémonie de distribution des prix. Pour elle, il est urgent de créer des espaces favorables pour la relance de cet art qui reste toujours en haut de l'échelle au niveau universel. Par conséquent, un engagement et un plan d'action sont indispensables au niveau politique. Cette position est aussi celle du réalisateur Hadj Rahim, connu pour sa riche carrière dans la production cinéma et télévision. Pour ce cinéaste, l'encouragement, le soutien et l'accompagnement des pouvoirs publics sont impératifs pour le développement et la relance de la production cinématographique dans notre pays. Il insiste sur cette idée car pour lui cet argument est primordial. Hadj Rahim se place également dans l'ère du temps en élargissant cette prise en charge octroyée par l'Etat. Il évoque au cours d'une rencontre artistique et culturelle les possibilités concrètes et efficaces que peut procurer le secteur privé dans les perspectives d'accentuer la production télévisée et cinématographique. Cet appel au privé, devenu une affaire courante chez les pays voisins tels que la Mauritanie, la Tunisie ainsi que dans les pays arabes est encore inexistante chez nous. Donc, pour Hadj Rahim, l'émergence d'un secteur privé fort dans le domaine du cinéma et la télévision ne peut être que salutaire pour le développement du 7e art en Algérie, ceci pour toutes les productions dans tous les genres du cinéma et de la télévision, les séries, les courts métrages, les longs-métrages, le documentaire, le film d'animation... Ces idées de Hadj Rahim semblent impératives car la situation de la production télévisée et cinématographique en Algérie est en réel danger. Hadj Rahim reste cependant optimiste. Pour lui, la solution est à chercher comme cela a été dit plus haut dans l'aide de l'Etat appuyée par l'action d'une formule de privatisation. Il prône aussi une stratégie de décentralisation de la gestion des salles de cinéma. Sur ce plan, il déplore le manque flagrant des salles de cinéma et cela malgré la politique louable et méritoire du ministère de la Culture d'ouvrir et de restaurer le plus grand nombre de salles de cinéma dans toutes les villes et les régions du territoire national. Aujourd'hui, le cinéaste Hadj Rahim compte préparer un feuilleton à caractère social. Ce feuilleton qui est réalisé par Mohamed Bouraghra et la société de films «Kawakib» comprend dix épisodes. Il sera tourné entre Alger et Blida. Il est prévu pour le mois de Ramadhan en août. Différents thèmes sont traités d'une manière burlesque en l'occurrence, la célébration du mariage par Internet.