Selon Midoune Azzedine, président de l'association, le colloque se veut d'aborder la question de sauvegarde et de préservation de ce patrimoine aujourd'hui dans un contexte confus, tout en déterminant les complémentarités historiques et culturelles, et d'approfondir les liens entre Nedroma et l'Espagne. Cette rencontre, inscrite dans le cadre du cinquantenaire de l'indépendance, et à laquelle prendront part quelque 30 conférenciers venus notamment du Qatar, d'Irak, verra la participation de chercheurs algériens. Cette manifestation sera marquée par trois principaux axes. « Il s'agit de l'arabo-andalou, un héritage culturel à préciser ; Nedroma, histoire et rapport avec le monde arabo-andalou ; et musique arabo-andalouse, un patrimoine vivant pour demain », a indiqué M. Midoune. Tout au long de ce colloque, les conférenciers a-t-il souligné, évoqueront l'identification matérielle et immatérielle du patrimoine culturel archéologique, historique et artistique d'une importance centrale. Elle est, en effet, au croisement d'enjeux liés aux identités culturelles des populations, et aux perspectives dans le développement socio-économique du territoire. « Le premier axe a pour but d'identifier les richesses historiques et patrimoniales relatives au monde arabo-andalou présentes sur un territoire, et comment, à partir de ce travail de localisation et de répertoire, élaborer une politique locale pour la préservation et la mise en valeur de ce patrimoine », a-t-il expliqué. S'agissant de Nedroma, histoire et rapport avec le monde arabo-andalou, le conférencier a rappelé que la fondation de la médina de Nedroma remonte au XIe siècle à la période de la dynastie al-Mohade. « Nedroma constitue bien la symbolique de la ville arabo-andalouse en fonction de ses ressources et l'originalité de ses monuments mythiques ayant rythmé l'époque médiévale. Celle-ci présente une configuration typique d'une ville médiévale. » M. Midoune a évoqué sa structure urbaine qui s'est formée autour d'une mosquée, d'un hammam et du souk, outre la place de la Tarbia. « Les conférenciers tenteront de répondre aux questions liées à la revitalisation du centre historique tout en conciliant cohésion sociale, développement économique et mise en valeur du patrimoine », notera-t-il. Volet musique, le colloque se penchera sur la transmission des connaissances et du savoir-faire concernant la musique arabo-andalouse qui assure la sauvegarde du patrimoine vivant et s'attache au rythme de la société. Il est à noter que Nedroma, ville ancestrale chargée d'histoire, a forgé depuis des siècles un style particulier de musique andalouse, travaillé et enrichi au fil des ans par les nombreux maîtres que la ville a enfantés et parmi lesquels, Gharnati, Dinedane, Mohamed Remaoun, Kaddour Ben Achour, El Ghonini, Rahal Driss, Ghomari Ahmed dit Hassouna, Ramdani, Cheïkh Driss Nekkache, Hadj Mohammed Taleb Ould Cheïkh El Miloud et le chantre actuel Hadj Mohamed Ghaffour. Les jeunes Nédromis, fiers du legs inestimable que leur ont laissé leurs aînés, se sont attaché à perpétuer cette merveilleuse musique universellement appréciée. En marge de cette rencontre scientifique, les organisateurs prévoient une exposition variée, comptant des manuscrits, d'anciens documents, photos, anciens objets d'archéologie et d'antiquité, costume traditionnel de Nedroma et ses environs, poterie, vannerie...ainsi qu'une soirée musicale andalous qui sera animée par l'association de Koléa.