Les spécialistes réunis, hier, lors d'une journée d'étude de pneumo-allergologue pédiatrique, organisée à Alger par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et développement de la recherche (Forem), ont mis en exergue l'augmentation des infections respiratoires aiguës (IRA) et leurs impacts sur la scolarité. D'après le président de la Forem, Mostefa Khiati, « une étude rétrospective effectuée entre 2008-2011 au niveau du service de pédiatrie de l'EPH El Harrach a montré une progression de 15% du nombre de consultants, toutes causes confondues. Le pourcentage des enfants de moins de cinq ans n'a cessé de progresser passant de 56,11% en 2008 à 71,47% en 2011 ». Le nombre de patients consultés pour IRA a presque doublé durant cette période passant de 3,64% en 2008 à 6,39% en 2011. En matière de mortalité, les IRA constituent une part importante de l'ensemble des décès enregistrés dans le service soit 31,25% en 2008 et 20% en 2011. Ceci fera réagir les spécialistes qui estiment qu'ils « devraient aller à une plus grande rationalisation de la prise en charge des IRA ainsi qu'une meilleure formation continue du personnel médical et paramédical ». Hormis les bronchiolites qui peuvent évoluer en asthme, d'autres facteurs entrent en jeu dans la prévalence de cette pathologie. D'après le professeur Khiati, il s'agit de « la pollution qui joue un rôle majeur, l'utilisation du mazout comme carburant, l'industrie urbaine et la décharge de Oued Semar et celle de Ouled Fayet ». Le président de la Forem estime que « les enseignants doivent être sensibilisés pour que les enfants asthmatiques scolarisés soient stabilisés et ce en les aidant à prendre dans les temps impartis les médicaments prescrits. M. Khiati lance un appel à ne plus exclure l'enfant asthmatique de l'activité sportive car le sport « est un support de la prise en charge de l'enfant malade tout en réduisant le réservoir d'allergènes (poussière) ». Le Pr. Gabriel Bellon du service de pédiatrie de l'hôpital Debrousse de Lyon (France) dira : « même si, actuellement, aucun traitement n'existe pour soigner définitivement l'asthme, on a, néanmoins, des moyens pour maîtriser la maladie. On a des arguments pour réduire l'inflammation au niveau des bronches et faire éviter le milieu allergénique ». M. Bellon est catégorique : « l'asthme est une maladie qui peut se développer et devenir handicapante notamment lorsqu'elle se développe en broncho-pneumopathie chronique obstructive ». Il ressort de cette journée d'étude que l'asthme est un problème de santé publique important à Alger, sou-diagnostiqué en milieu scolaire et mal suivi. Des études complémentaires pour mieux cerner les déterminants de cette prise en charge sont nécessaires. En marge des travaux, une dizaine de laboratoire ont présenté leurs produits destinés au traitement des IRA et de l'asthme.