Le syndrome asthmatique touche de plus en plus les enfants scolarisés. Un phénomène qui est directement lié à l'environnement pollué, a affirmé le Professeur Mostefa Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem). Intervenant hier lors d'une journée d'étude de pneumo-allergologie pédiatrique, le professeur a affirmé que des recherches récentes ont prouvé que l'augmentation du taux de la pollution dans l'air et la réalisation des décharges dans les zones résidentielles sont les plus importants facteurs de la hausse de ce syndrome. «La forte utilisation du mazout augmente aussi la pollution», a-t-il ajouté. La répartition des cas des enfants atteint de l'asthme dans la wilaya d'Alger n'est pas homogène. «El Harrach, Bab Ezzouar, Oued Smar, Dar El Beïda et Ouled Fayet enregistrent un taux de 15 à 20% d'enfants scolarisés asthmatiques, alors qu'à Draria et El Achour, le taux est à 10%.» Et d'ajouter : «Ceci est lié à l'existence de changement d'air, la pollution qui s'est installée dans les grandes agglomérations, l'industrie dans les milieux urbains et les décharges.» Le Pr Khiati, qui regrette l'absence de formation spécifique pour les médecins scolaires, appelle à «une formation et une sensibilisation des médecins scolaires et d'enseignants qui pourront jouer un rôle incomparable pour éviter certains facteurs de la maladie ; ce qui permettra une stabilisation de l'asthme». Les parents sont également les premiers concernés par la maladie, a-t-il souligné également. Il recommande «un travail axé sur l'information à travers les médias et autres moyens de communications pour mieux orienter les parents pour protéger l'enfant et diminuer les risques de crises répétées». Le président de la Forem a insisté sur la prise correcte des médicaments, mais aussi sur l'activité sportive, «en particulier la natation». S'appuyant sur une étude sur l'épidémiologie des infections respiratoires aiguës (IRA) à Alger réalisée par le service de pédiatrie de l'EPH d'El Harrach en 2008 et 2011, le Pr Khiati a indiqué que «le pourcentage des enfants atteints d'asthme de moins de cinq ans n'a pas cessé de progresser : 56,11% en 2008, 71,47% en 2011». Cette étude montre une progression de 15% du nombre global de consultants toutes causes confondues (CTCC). Le recours aux antibiotiques dans la prise en charge des IRA apparaît comme un défi qui se pose de plus en plus au médecin. Si l'emploi des antibiotiques n'intervenait que dans le quart des cas en 2008, il concerne en 2011 la moitié des enfants suivis pour IRA des voies respiratoires inférieures. En matière de mortalité, les décès par IRA est passé, selon toujours la même étude, de 3,83% en 2008 à 2,87% en 2011.