Des alliances « contrenature » sont déjà constatées, à l'exemple de l'alliance FLN-FFS-MPA et FFS-RCD en Kabylie ou à Alger (Aïn Benian) et RND-MSP à Tipasa. Si le RND ambitionne de gérer le chiffre record de 400 communes par le biais de coalitions locales, le FLN reste dans l'expectative . Dans ce contexte, les alliances étaient au cœur de la réunion du bureau politique du FLN, qui s'est achevée, hier. Son SG, Abdelaziz Belkhadem, a donné des directives pour s'en remettre aux élus locaux afin d'« évaluer la nature des alliances et de déterminer les partis politiques concernés », mais sans que cela ait des conséquences sur le parti « surtout sur le programme du président de la République », indique le chargé de communication du parti, Kassa Aïssi. Par contre, les alliances au niveau des APW seront « uniquement tissées avec les partis proches politiquement du FLN ». FLN : loin des idéologies Chez le FLN, on affirme que ces alliances contre le FLN était prévisible. « On s'attendait à ce que des partis se regroupent contre le parti majoritaire mais, étant en majorité dans les APW, on est à l'aise et ces partis n'ont pas de grande possibilité d'action », affirme M. Aïssi. Qu'en est-il alors du rapprochement FLN-FFS ? « Il s'agit d'une alliance naturelle. L'idéologie ne sera pas un élément de démarcation. Nous sommes élus pour tout le monde et le FLN est présent à l'APC et l'APW. Notre priorité, c'est comment faire fonctionner l'institution au niveau local », rétorque M. Aïssi, avant d'ajouter qu'il y a eu une alliance entre le FLN et le PT à l'APW d'Alger, en 2007, « preuve que le parti est ouvert à toute alliance ». Concernant l'alliance du RND avec d'autres partis, Kassa Aïssi revient sur l'alliance RND-PT. Il explique que ce n'est pas la première fois que de telles « choses » surviennent mais que le parti reste ouvert à toutes les propositions. « Le FLN a reçu beaucoup de demandes . Il a obtenu une majorité relative au niveau de 37 APW. Cet élément vaut son pesant d'or sur la balance des négociations », observe-t-il. RND : consolider la position du parti Miloud Chorfi, porte-parole du RND, souligne, que théoriquement, son parti vise, à travers les alliances, à consolider sa position « sans brader l'intérêt du citoyen ». « Les alliances avec le FLN est soumise aux résultats. On se rallie quand un des partis a besoin de sièges pour renforcer sa majorité mais quand le nombre de sièges est équitable, le RND opte pour des alliances dans l'intérêt du parti ». Toutefois, le RND a laissé la décision à la base pour choisir les alliés « mais ils doivent prendre en considération le respect des principes du parti ». MSP : « le carrefour... » Au MSP on se dit ouvert à tous les partis et listes. « La perspective d'une alliance est conditionnée par le fait que tout élu ne soit pas poursuivi en justice, impliqué dans la fraude ou un nomade politique », résume Farouk Tifour, porte-parole du parti d'Aboudjerra Soltani, qui a décidé de s'allier au RND et d'autres partis contre le FLN. « Le FLN a une base fragile et ses résultats ne reflètent pas la réalité », estime M. Tifour. Le MSP n'écarte pas un blocage au niveau des APC que provoquerait le code communal. « Ce texte incite aux alliances politiques mais aussi à l'achat des voix », estime M. Tifour. Interrogé sur une éventuelle alliance avec le MPA et le PT, le porte-parole du MSP a précisé que le « MSP est ouvert à tout parti qui opte pour le changement et la prise en charge des préoccupations des citoyens ». Mais le parti se dit aussi être « le carrefour de toutes les formations politiques », d'autant qu'il est très « sollicité » par plusieurs partis. M. Tifour affirme : « On a toujours honoré nos engagements envers nos alliés », soutient-il. Mais cela ne signifie pas des alliances à tout prix. En effet, le parti a exigé de ses futurs alliés un acte écrit « où l'élu s'engage pour le développement de la commune »..