Les deux listes arrivées en tête des suffrages dans ces deux communes sont toujours à la recherche d'alliés pour former la majorité. Une semaine après la consultation “populaire", plus de 1 000 communes sur les 1 541 du pays ne connaissent toujours pas leur maire. Mieux, les alliances pour la formation des majorités, suggérées dans le nouveau code communal et la nouvelle loi électorale, qualifiés de “contradictoires", donnent des situations d'imbroglio total ! C'est le cas, entre autres, des deux grandes communes de la capitale, en l'occurrence l'APC d'Alger-Centre et celle de Sidi-M'hamed. Avec 23 sièges dans chaque commune, aucune des listes n'a obtenu la majorité absolue. À l'APC d'Alger-Centre, le MPA vient en tête avec 8 sièges, soit moins de quatre sièges pour avoir la majorité absolue. Il est suivi respectivement par le FLN avec 6 sièges, le PT 3 sièges, puis le RND, le RCD et El-Fedjr El-Jadid avec 2 sièges chacun. À Sidi-M'hamed, c'est le FLN qui se classe premier avec également 8 sièges, suivi du MSP 6 sièges, de Jil Jadid avec 3 sièges, puis le RND, le FFS et le PT avec 2 sièges chacun. Voilà une situation qui ne laisse aucun choix aux élus que de procéder à des alliances en vue de former la majorité requise pour siéger à l'assemblée. Mais c'est là où tout le problème se pose. Qui s'alliera avec qui et pour quel objectif ? Si aucun des élus ne peut le déclarer publiquement, “en off" l'on murmure que des sièges se négocient à coup de centaines de millions, voire des milliards ! En effet, des sources bien informées affirment que des sièges ont été vendus pour former, dans un premier temps, deux alliances contre les deux partis “partiellement majoritaires" dans les communes d'Alger-Centre et de Sidi-M'hamed, en l'occurrence le MPA et le FLN. “L'argent sale" aurait même fait naître certaines alliances politiques qualifiées de “contre-nature". Les membres de la kasma FLN de Sidi-M'hamed le soulignent clairement dans un communiqué dont on détient une copie. L'on décrie notamment cette alliance décidée, dans la hâte dit-on, entre le MSP et le FFS dans la commune de Sidi-M'hamed. À en croire une source qui a requis l'anonymat, le parti islamiste d'Abou Djerra Soltani aurait déboursé la somme de “trois milliards" contre les deux sièges du FFS ! Dans les deux communes, les alliances, relève-t-on, ont été signées chez le notaire. Chose que les têtes de liste des deux partis majoritaires (le MPA et le FLN), dans les deux communes d'Alger-Centre et de Sidi-M'hamed, qualifient de “juridiquement fausse". Ainsi, que ce soit pour Mohamed Bououina (FLN) ou Abdelhakim Bettache (MPA), “ces alliances entre les partis minoritaires n'ont pour objectif que de frapper la stabilité du conseil communal. C'est aussi une manière de remettre en cause la volonté populaire et, par ricochet, la première force politique que les citoyens ont choisie pour gérer la commune". Néanmoins, et à l'issue de longues négociations, M. Bourouina, tête de liste du FLN à Sidi-M'hamed, que nous avons contacté, hier, a affirmé avoir eu “l'accord de principe" des responsables locaux du RND et du FFS, voire d'un élu de Jil Jadid, qui s'engageraient incessamment à faire alliance avec son parti (majoritaire). Bourouina aurait-il proposé un meilleur prix pour le rachat des sièges de ces deux partis ? À cette question gênante, la tête de liste du FLN nie naturellement le recours à l'utilisation de l'argent dans ces affaires politiques. “Je n'ai jamais parlé d'argent avec un élu ou un autre", s'est-il défendu. Sur les rumeurs faisant état de vente de sièges, M. Bourouina se déclare “incapable d'affirmer ou d'infirmer ce qui se dit sur ce sujet". Avec 6 sièges, le MSP reste à présent le seul potentiel concurrent du FLN dans cette commune. En attendant l'aboutissement des tractations et des jeux de coulisses avec les adversaires, M. Bourouina affirme néanmoins vouloir “garder les portes grandes ouvertes à tous les partis qui veulent siéger au conseil communal dans l'objectif de travailler dans l'intérêt des citoyens". De son côté, M. Bettache se demande comment se fait-il que des partis ayant obtenu à peine 600 voix peuvent prendre la présidence de l'APC devant son parti, le MPA, qui a eu 2 500 voix ? F A