Elle se propose d'élaborer une stratégie nationale intégrée pour la gestion des risques d'incendies de forêt et l'amélioration du dispositif de lutte contre les incendies en Algérie grâce à un large échange de points de vue sur la thématique des feux de forêt dans toutes ses composantes (prévention, lutte et restauration des zones brûlées) en région méditerranéenne. La stratégie portugaise « réussie » du recours au déclenchement volontaire de feux pour lutter contre les incendies de forêt a été exposée à Batna, par le représentant de la direction générale des ressources forestières de ce pays, M. Francisco C. Rego. Pour cet expert qui intervenait, lundi dernier au soir, au cours de l'atelier méditerranéen sur les feux de forêt, ouvert dans la matinée à l'université de Batna, a souligné que cette méthode, efficace dans la lutte contre les feux de forêt dans les pays méditerranéens, a permis « non seulement de lutter contre les feux, mais aussi de développer le couvert végétal et de multiplier la surface forestière ». La coopération internationale, notamment avec l'Argentine, a contribué à l'amélioration de la maîtrise, par les Portugais, de la technique de « management d'un incendie », a ajouté M. Rego. La maîtrise de cet « outil » dépend de sa mise en œuvre de manière « professionnelle », exigeant la formation des forestiers et des sapeurs-pompiers au « management des incendies », a noté l'intervenant, soulignant que les feux de bois pouvaient avoir des effets bénéfiques pour les écosystèmes. Selon l'expert lusitanien, le déclenchement d'un feu d'une manière « maîtrisée » sur des surfaces délimitées, afin de nettoyer la forêt ou stopper la progression d'un incendie important, doit être effectué par des spécialistes entraînés. De son côté, Mme Emilia Martin, spécialisée en sciences forestières, en écologie naturelle et en statistiques de l'université de Madrid (Espagne), a estimé que les effets des incendies en région méditerranéenne ont été « dévastateurs » au cours des dernières années. « Le nombre de feux et la surface incendiée dans les pays de la région ont atteint des niveaux inquiétants », a-t-elle observé, affirmant que le facteur humain, la fragilisation du couvert végétal et le changement climatique étaient les principaux facteurs en cause. Elle a appelé à une « étude approfondie » des causes de départs de feux afin d'en calculer les probabilités d'occurrence et d'adopter des réponses anticipées. Les participants à cet atelier, dont les travaux ont été ouverts lundi dernier par le directeur général des forêts (DGF), M. Mohamed Seghir Noual, en présence des autorités locales, ont souligné le rôle des services météorologiques dans la collecte de données vitales pour la prévention des risques d'incendie. M. Patrick Deblonde, du ministère français de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, a présenté pour sa part la stratégie française en matière de lutte contre les incendies à l'horizon 2040, basée sur les indicateurs en rapport avec le sol, la résistance des végétaux et le changement des températures, outre l'intégration des données d'études de terrain menées sur plusieurs années.