Enfant prodige. Désormais, les Argentins en comptent deux. Vivants et se complètent, Maradona et Messi. Ils incarnent le futur du football argentin. Un football qui refuse de s'éteindre même si l'oraison, voulue par certaines parties, se voulait sur un dernier tango avant le scalpel dirigé contre le retour du garçon en or qui avait gagné, presque seul, le mondial 86. Des “calculateurs” qui avaient oublié que les limites du coaching de Maradona allaient être comblées par un autre génie du nom de Messi que l'auteur de la “main de Dieu” a sacralisé dans l'effectif de l'Albiceleste allant jusqu'à dire qu'il commettrait un pêché-il en a une liste personnelle ce Maradona-s'il laissait Messi au repos contre la Grèce alors que l'Argentine était déjà qualifiée au second tour. Messi, oxygène de Maradona et, certainement par ses gestes, les mêmes que ceux de “Pibe de oro” sont une cure pour le magicien qui ne fait même plus attention à son beau-fils Aguëro qui joue juste à côté du second magicien Argentin. Maradona-Messi, le lien de la renaissance. En 1977, Maradona accroche sa première sélection. Il n'avait pas encore 17 ans mais l'imposante armure de Kempes le privera du mondial 1978. En 82, Maradona a tout juste 22 ans et arrache le maillot “10” à l'ex-stratège Kempes. La suite, tout le monde la revoit en images. Sublimes, “nirvanantes”. Presque irréelles d'un lutin qui écrase le monde balle au pied. Même dans l'antique cité (Rome), Maradona n'a pas perdu la coupe parce que l'arbitre l'a offerte à l'Allemand Brehme suite à la simulation de Klinsmann. Messi venait de naître depuis trois ans (1987) et fera “connaissance” avec Maradona-sur un écran de télévision-au mondial 94. Lionel n'avait que 7 ans. Maradona boucla ses 34 ans. Il marqua des buts mais la machine infernale le “contrôle” et lui signifie son “décès” footballistique. Bien avant, Maradona multiplia les frasques avant que son cœur, récemment, ne l'avertisse d'un probable abandon. Castro, malade lui aussi, lui remonte le moral. Le temps passe. Messi a déjà 19 ans et passe en équipe nationale d'Argentine en apparaissant au mondial d'Allemagne en 2006 sous le numéro “19”. La patrie n'oublie pas sa lumière qui scintilla sur Buenos Aires, la Pampa, l'Arioca et la Patagonie. Maradona remet le survêtement, perd beaucoup de poids. La silhouette de l'adipeux moribond n'est qu'une image furtive. Le “10” prend en main la sélection. Entre applaudissements et grognements, l'Argentine vit un nouveau conte. Un autre grand suspense. Maradonna passe au mondial et lâche une “bombe”. Toute l'Argentine ravale sa colère par amour à ce “fou génial”. En Afrique du Sud, Maradona se sangle dans un costume et se trace-dessine-une barbe et une moustache. La décision de laisser le maillot “10” de Maradona au musée ne résiste pas au magnétisme d'un autre “messie”. D'un autre corps, d'une même taille, aux mêmes inspirations au bout d'une caresse de balle d'un pied surdoué d'un autre Céleste, Lionel Messi qui recopie le parcours de son aîné. Messi est en train de reconstruire le puzzle Maradona qui s'est fissuré plusieurs fois jusqu'à la menace de l'éclatement. Quel que soit le parcours, l'Argentine est en quarts de finale. Messi a déjà insufflé une autre vie à Maradona. Une autre vocation. Une réelle gloire. Une fresque à deux qui porte un “10” sur....10.