Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a réagi hier aux critiques de la communauté universitaire et scientifique qualifiant la circulaire du département de M. Haraoubia interdisant aux universitaires de participer aux congrès à l'étranger sans l'aval de la tutelle administrative de pénalisante. Ainsi, le directeur de la coopération et des échanges universitaires au ministère, Saidani Arezki, a démenti, hier lors d'une conférence de presse, l'information faisant état de restrictions de la participation de chercheurs algériens aux congrès à l'étranger. Le ministère avait souligné que la circulaire en question ne concerne pas uniquement la participation des universitaires algériens aux manifestations scientifiques organisées à l'étranger. Elle concerne également l'organisation de manifestations scientifiques en Algérie, l'accueil de professeurs visiteurs étrangers en Algérie, l'organisation des relations de coopération avec les partenaires étrangers, l'inscription des étudiants et stagiaires étrangers en Algérie et l'organisation de déplacements dans le cadre de missions officielles à l'étranger. Pour le ministère, la circulaire a attiré l'attention des enseignants sur la participation à des manifestations organisées sous le couvert scientifique «par des lobbies et ayant un caractère sensible sur la politique étrangère et les intérêts nationaux, qui peuvent amener les participants, à travers des pétitions et des motions, à prendre des positions contraires aux intérêts nationaux». «C'est pourquoi, ajoute la mise au point, le ministère a demandé à être informé sur les cas de participation à des manifestations pouvant revêtir un caractère sensible afin de se prononcer sur l'opportunitét d'organiser la concertation avec le ministère des Affaires étrangères». N'empêche, des universitaires et des scientifiques ont signé une pétition dans laquelle ils dénoncent une atteinte grave aux libertés fondamentales. Ils ont qualifié d'intolérable l'application d'une telle «mesure de rétorsion» à toute recherche en sciences humaines et sociales. Cette mesure restrictive de participation aux congrès à l'étranger «ne peut être considérée que pénalisante et porte atteinte à toute la communauté universitaire», avait estimé le conseil national des enseignant du supérieur (CNES) dans un communiqué. Mais pour la tutelle, ces accusations n'ont pas lieu d'être.