Des salafistes présumés ont attaqué, jeudi, le bar d'un hôtel à Sbeitla et tenté de mettre le feu à l'établissement situé au cœur de cette localité du centre-ouest de la Tunisie. Selon des témoins, les assaillants, qui portaient la barbe et étaient armés de gourdins et de haches, ont menacé et insulté les clients les qualifiant d'« apostats ». Des colonnes de fumée se sont répandues dans le centre de Sbeita, ville archéologique située à environ 60 km de Kasserine, où les forces de sécurité tunisiennes traquaient depuis lundi un groupe armé responsable d'une attaque ayant coûté la vie à un gendarme. L'attaque de Sbeitla est la deuxième du genre depuis celle ayant visé en septembre dernier un hôtel à Sidi Bouzid. Sortant de son mutisme sur cette opération, le ministère de l'Intérieur a confirmé que les forces de sécurité avaient procédé à des « des arrestations » sans donner plus de précisions. « Nous disposons de données sur le groupe terroriste localisé à Dernaya », a indiqué le ministre de l'Intérieur, Ali Laarayedh. « Les forces de sécurité ont bouclé le site depuis lundi », a-t-il ajouté, exprimant le souci « de ne pas diffuser d'informations qui risquent de faire avorter le plan de sécurité ou mettre en péril la vie des gens ». Les recherches se sont poursuivies, jeudi, se concentrant toujours sur le massif de Chaâmbi et sur les environs de Dernaya. Par ailleurs, les autorités tunisiennes ont annoncé, hier, l'interpellation, aux îles Seychelles, de Sakhr El Matri, gendre du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali, exprimant leur volonté de son extradition. Poursuivi et condamné par contumace dans des affaires de corruption, il avait fui la Tunisie peu avant la chute du régime en janvier 2011. Il s'était réfugié au Qatar mais les autorités de ce pays ont annoncé l'avoir expulsé en septembre dernier. A Sidi Bouzid, la ville du centre-ouest qui a vu, le 17 décembre 2010, un jeune vendeur ambulant, Mohamed Bouazizi, s'immoler par le feu dans un geste de désespoir, la célébration de sa mémoire se prépare dans les dissensions et la polémique. Une partie du comité des célébrations a démissionné pour dénoncer la « mainmise » d'Ennahda sur la manifestation.