Les Ivoiriens qui peinent à organiser une élection présidentielle censée maintenir ou remplacer l'actuel président Laurent Koudou Gbagbo dont le mandat a expiré en 2005, pourraient connaître «dans quelques semaines» la date du prochain scrutin. L'ex-chef de l'Etat, Henri Konan Bédié du Parti démocratique de Côte d'Ivoire et l'ex-Premier ministre, Alassane Ouattara du Rassemblement des républicains ont été reçus mercredi soir par le président Gbagbo pendant deux heures en présence du Premier ministre Guillaume Soro et du Représentant spécial du facilitateur de l'Accord politique de Ouagadougou, Bouréima Baldini, pour échanger sur une seule question : la préparation de la prochaine élection présidentielle. Réussiront enfin à clore la crise née du coup d'Etat manqué de 2002, qui a coupé le pays en deux, un sud loyaliste et un nord contrôlé par l'ex-rébellion ? Les réponses divergent. «Nous avons décidé de nous revoir dans quelques semaines et enfin, sur proposition de Youssouf Bakayoko, le président de la Commission électorale indépendante de décider de la date de l'élection présidentielle», déclare a déclaré Guillaume Soro, le Premier ministre. Le mois d'octobre qui verrait le chef de l'Etat boucler un «deuxième mandat», est évoqué. Comme pour convaincre les Ivoiriens qui ont été vu des dates fixées et abandonnées ensuite, le Conseil de sécurité a prorogé jusqu'à la fin de l'année le mandat de la force de paix de l'ONU dans le pays et l'a élargi pour lui permettre de soutenir l'organisation de l'élection et premier ministre s'est vu confier la mission de «vérification» d'ici fin juillet des quelque 1,7 million de personnes inscrites sur la liste électorale. Selon la presse ivoirienne cette «opération de contrôle» est destinée à répondre à l'exigence du camp Gbagbo d'exclure les «fraudeurs» à la nationalité, se heurte à de sérieux obstacles techniques. Il a été demandé au président de la Commission électorale de «faire démarrer le contentieux électoral pour l'établissement de la liste définitive. Cet optimisme ne fait pas l'unanimité. Certains rappellent la promesse faite par le chef de l'Etat à Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara les 10 et 17 mai dernier. A l'issue de ces entretiens, Premier ministre a annoncé que Gbgbo s'était engagé à fixer avant la fin mai, une date pour l'élection présidentielle. Ils exhortent l'ONU à poursuivre sa médiation en Côte d'Ivoire en s'appuyant sur l'accord d'Ouagadougou de 2007 et le facilitateur, le président Compaoré qui a commencé à montrer des signes de lassitude. L'Union africaine qui ne supporte plus la lenteur du processus de sortie de crise à Abidjan est inquiète. Le Conseil de paix et de sécurité du Continent invite les Ivoiriens à placer l'intérêt de leur pays au-dessus de toute autre considération. Comme pour faire pression, le Conseil de paix exige des acteurs politiques une fixation «sans délai» de la date d'une présidentielle «ouverte, libre, transparente et équitable» dans le courant de cette année.