ce sont des milliers de candidats qui postulent pour décrocher un poste dans la fonction publique. Pour autant, ils sont souvent déçus et s'estiment lésés par les résultats. « Je suis ingénieur d'Etat en génie civil. J'ai obtenu mon diplôme en 2005. Je postule chaque année pour un poste au sein des institutions concernées mais, le résultat est toujours le même : négatif », témoigne Hichem. Le cas de Hichem n'est pas isolé. Ils sont nombreux à passer, au moins, trois concours de recrutement mais, à chaque fois, ils sont recalés. Khadidja, Yacine, Khaled et une dizaine d'autres personnes confirment ces propos. Pour Khaled, ingénieur d'Etat en sciences agronomiques, « ce sont toujours les mêmes qui obtiennent les postes, surtout si le concours est sur titre (entretien) ». Il estime, en effet, « que les concours sur titre n'avantagent pas les candidats ». Les candidats ne sont pas au bout de leurs peines. En effet, d'autres obstacles jalonnent leur parcours du combattant : concours annoncés de bouche à oreille et ceux annoncés à la fin des délais de dépôt des dossiers sont les plus fréquents. « La fonction publique fixe des délais de quinze à vingt jours pour le dépôt des dossiers mais, dans la plupart des cas, l'annonce est faite une semaine avant la fin des délais, parfois deux ou trois jours seulement. Par ailleurs, il existe des institutions qui n'annoncent même pas la tenue de ces concours. Cela nous est arrivé à plusieurs reprises », affirme Mohamed. Un autre phénomène est cité par les candidats : le déroulement des concours sans la présence de l'ensemble des candidats. Ces derniers soutiennent que certaines institutions organisent des concours sans les convoquer. « J'ai déposé mon dossier au niveau d'une institution étatique mais, le jour du concours, on ne m'a pas convoqué, alors qu'au moment du dépôt du dossier, on exige du candidat ses coordonnées (numéro de téléphone et adresse) », déclare Fouad. Pour lui, il s'agit « carrément de sabotage ». « Ils procèdent ainsi pour ne pas avoir à gérer beaucoup de candidats », poursuit-il. La direction de la fonction publique se justifie Pour démentir ces allégations, la direction de la fonction publique avance des arguments. Selon un responsable, « les candidats ne donnent plus signe de vie après le dépôt de leurs dossiers ». « Ils viennent, déposent leurs dossiers mais, ne s'informent pas quant à la tenue des épreuves », a-t-il déclaré, ajoutant que « nous avons maintes fois essayé de les joindre par téléphone mais leurs téléphones sont soit éteints, soit les numéros sont hors service ». Par ailleurs, selon lui, un autre problème se pose, il s'agit des équivalences des diplômes. « Certains candidats postulent pour des postes alors qu'ils n'ont pas le diplôme requis. Dans ce cas, il est écarté automatiquement d'où sa non-convocation lors des épreuves », a-t-il assuré. Pour remédier à cet obstacle, la direction de la fonction publique possède un organisme qui offre des équivalences de diplômes. « Le cas échant, nous offrons le diplôme équivalent à celui déposé par le candidat. Il peut ainsi postuler pour le poste souhaité », a-t-il expliqué. Ce responsable de la fonction publique a, par ailleurs, répondu à une question que des centaines de candidats se posent. Effectivement, les diplômés du système classique, qui ont intégré le système LMD, se voient déroutés par les équivalences. « Parfois, ils nous disent que les détenteurs du diplôme d'ingénieur d'Etat ou de licence ont plus de poids dans les administrations et que le candidat n'aura plus de chance d'être recruté qu'avec un diplôme de Master 2 », dira Dounia, biologiste. Le responsable de la direction de la fonction publique a, au contraire, affirmé que les candidats ayant les deux diplômes (ingénieur d'Etat/licence et Master 2) ont plus de chances d'être recrutés que ceux ayant un seul diplôme », a-t-il soutenu.