Un volume pêché par une flottille constituée de 607 unités, toutes dimensions et spécialités de pêche confondues, alors qu'en 1999 le nombre de bateaux accostant dans les cinq ports de pêche que compte la wilaya, était de 347. Ainsi, l'extension presque de 90 % de la flottille, en un peu plus de dix ans, a été réalisée, en bonne partie, grâce aux projets inscrits dans le cadre des programmes de la relance économique du secteur de la pêche, assure-t-on au niveau de la Direction des la pêche de la wilaya. L'augmentation de la flottille de pêche à Tipasa a été également accompagnée par des projets d'élargissement et d'équipement des ports de pêche de la wilaya. A titre indicatif, les plans d'eau réunis des ports de pêche de Gouraya, Cherchell, Tipasa, Bouharoun et Khemisti totalisent présentement une surface de 149.733 m2, alors qu'en 2000 ils étaient 40.483m2. Il en est de même s'agissant des terres fermes passant de 49.167 m2 à 92.117 m2, après extension. Actuellement, le port de Gouraya, abri de pêche auparavant, est à travers la wilaya la plus grande infrastructure avec un plan d'eau de 62.750 m2 et une superficie de 40.000 m2 de terre pleine, suivi de celui de Cherchell avec un plan d'eau de 60.000 m2. A en croire la même source, l'élargissement et le renforcement de la base infrastructurelle du secteur de la pêche dans la wilaya de Tipasa ont permis la création de 4.140 postes d'emploi, tandis qu'en 1999 l'effectif n'était que de 1.957, or actuellement on compte 6.097 marins. Cependant, avec toutes ces évolutions, certains marins et propriétaires de bateaux de pêche de Bouharoun avouent que de plus en plus la pêche à Tipasa sombre dans une crise qui ne dit pas son nom. « On n'arrive même pas à faire le plein de gasoil pour effectuer des sorties en mer. Ce manque de moyens est dû essentiellement à la rareté du poisson. Le meilleur d'entre nous rentre avec quelques casiers de sardine. Cette situation a poussé certains pêcheurs à vendre leurs effets personnels pour nourrir leurs familles. Et ce n'est que la partie apparente de l'iceberg. Les problèmes dans lesquels nous nous débattons sont vraiment insurmontables », confie un propriétaire d'un bateau de pêche de Bouharoun qui avoue qu'il n'est plus « en mesure de mettre de côté les 9.000 DA nécessaires par semaine pour faire le plein de mazout ». « Avant, je gagnais une moyenne qui se situe entre 3.000 et 4.000 DA par semaine. Certes, c'est peu mais ce petit pécule me mettait plus ou moins à l'abri du besoin. Maintenant je suis obligé de me débrouiller pour que je puisse subvenir aux besoins élémentaires de ma famille », confie un marin avec un air de tristesse. Et d'ajouter : « Beaucoup de mes amis qui vendaient le poisson sur des charrettes ont abandonné cette activité et se sont convertis en marchands de fruits et légumes. C'est très difficile pour quelqu'un qui a consacré toute sa vie à la pêche, de changer de métier, du jour au lendemain ».