Des dorades ont été retrouvées flottant sur l'eau et agonisant au port de Dellys (wilaya de Boumerdès). Une situation similaire à celle vécue en novembre dernier sur les côtes de Skikda et d'Annaba lorsque des marins pêcheurs et des riverains ont constaté l'agonie des mérous qui présentaient des lésions apparentes sur leur peau. Cette situation, déjà vécue en octobre 2011 à Annaba, constitue, de l'avis des professionnels de la mer, un véritable danger pour la richesse faunistique puisque des centaines de mérous et presque autant de dorades sont morts, mettant en péril l'équilibre écologique et le devenir de ces deux espèces. Pour Mohamed Hichem Kara, enseignant-chercheur à l'université d'Annaba et directeur du laboratoire de recherche bio-ressources marines, « les échantillons prélevés sur des mérous, badèches et loups de mer, transmis au laboratoire, se sont avérés positifs en RT-QPCR (agent pathogène) pour les bétanodavirus, ces virus de la famille des Nodaviridés responsables de l'encéphalopathie et rétinopathie virale (NNV) chez une vaste gamme de poissons marins à l'échelle mondiale. Donc, ces décès sont dus à un virus existant en Méditerranée qui se réveille dès que les températures sont favorables, et touche essentiellement cette espèce ». Selon notre interlocuteur, « on ne peut remédier à la situation, car il n'existe, pour le moment, aucune solution ». Il affirmera, en revanche, que « la consommation de ces poissons ne représente aucun risque pour la santé des citoyens, à condition qu'ils ne soient pas pourris ». Le président de l'Association nationale des pêcheurs de plaisance (ANPP), Aïssa Hmaïdi, estime que deux causes principales seraient à l'origine de la mort des mérous bruns et de badèches. « Selon les informations dont nous disposons, la cause serait un virus provenant des côtes italiennes. Nous pensons que l'utilisation des explosifs (pêche à la dynamite) encore pratiquée sur nos côtes malgré son interdiction, est une piste à ne pas négliger ». L'ANPP s'élève aussi contre la pêche sous-marine qui met en péril la richesse de la faune et de la flore marines. La même association invite aussi à décréter le mérou espèce protégée, comme cela est courant sous d'autres cieux.