Plusieurs candidats ont dénoncé des fraudes. L'ex-Premier ministre du 9 décembre 2004 au 5 avril 2005, sous le régime du général Lansana Conté, Cellou Dalein Dallo, 58 ans, le patron de l'Union des forces démocratiques de Guinée, a remporté 39,72% des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle disputée le 27 juin 2010, selon les résultats officiels provisoires annoncés par Ben Sékou Sylla, le président de la Commission électorale nationale indépendante. Il affrontera, si la cour suprême confirme les résultats, Alpha Condé, 73 ans, l'opposant historique à tous les pouvoirs depuis l'indépendance et Secrétaire général du Rassemblement du peuple de Guinée, qui a fait 20,67% des voix, le 18 juillet prochain, date prévue pour le deuxième tour mais qui pourrait être repoussée «plus tard ». Arrivé en troisième position avec 15,60% des votes, Sidya Touré de l'Union des forces républicaines pourra faire l'arbitre entre les deux représentants des principales ethnies du pays, respectivement les Peuls (40% de la population) et les Malinkes (35%). Derrière ce trio, il y a Lansana Kouyaté, qui a récolté 7,75% des voix qu'il pourrait « réorienter » sur Alpha Condé qui est comme lui de Haute Guinée. Saran Daraba Kaba, la seule femme candidate, n'a recueilli que 0,11% des voix, soit 2 969 électeurs. Cellou Dalein Diallo qui se dit “très optimiste” a déjà invité les autres partis à une alliance contre celui qui avait été condamné à mort par contumace par le régime d'Ahmed Sékou Touré, en 1970 et sous la présidence de Conté, à deux ans et demi en prison (1998-2001) pour “atteinte à la sûreté de l'Etat”. Selon les analystes, le duel du second tour pourrait déboucher sur un règlement négocié entre les deux candidats, comme ce fut le cas au Zimbabwe et au Kenya. Précision de taille qui pourrait resurgir dans les prochains jours : sur 4,3 millions sur le fichier national, seuls 3,3 millions d'électeurs ont participé à ce vote libre, le premier depuis l'indépendance en 1958. Plusieurs candidats ont dénoncé des fraudes. Opteront-ils pour des requêtes auprès de la Cour suprême dans les huit prochains jours ? Pas sûr. Les observateurs internationaux ont jugé le scrutin satisfaisant dans l'ensemble.